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Les mĂ©thodes de production modernes nous ont la possibilitĂ© pour l’ensemble de la vie Ă  la hausse et Ă  la sĂ©curitĂ©. Nous avons dĂ©cidĂ©, Ă  la place de la surcharge de travail pour les deux parties et de la misĂšre pour tous les autres ce que nous avons Ă  juste titre stupide, mais il n’y a aucune raison de notre bĂȘtise continuer Ă©ternellement. TĂ©lĂ©chargez gratuitement le livre Eloge de l’oisivetĂ©, publiĂ© le 18/01/2002 par l'Ă©diteur Allia en format .epub ou .pdf. Le fichier a des 38 pages et sa taille est de 182kb fichier .epub.TĂ©lĂ©charger .epubTĂ©lĂ©charger .pdfAcheter chez Amazon
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Lecture: "Eloge de l'oisivetĂ©" de Bertrand Russel September 10 2014 Ainsi que la plupart des gens de ma gĂ©nĂ©ration, j'ai Ă©tĂ© Ă©levĂ© selon le principe Quand je suggÚre qu'il faudrait réduire à quatre le nombre d'heures de travail, je ne veux pas laisser entendre qu'il faille dissiper en pure frivolité tout le temps qu'il reste. Je veux dire qu'en travaillant quatre heures par jour, un homme devrait avoir droit aux choses qui sont essentielles pour vivre dans un minimum de confort, et qu'il devrait pouvoir disposer de son temps comme bon lui justement, actuellement beaucoup de gens pourraient ne travailler que 4 heures et avoir suffisamment d'argent pour manger et se loger. Beaucoup de gens peuvent faire ce choix, mais choisissent de continuer à fond, qu'est-ce qu'il veut ? Que "la société" impose de force aux gens de ne travailler que 4h ? C'est stupide. S'il veut laisser le choix, alors dans ce cas, le capitalisme permet déjà son utopie pour pas mal de gens en dans tous les cas, sa théorie est basée sur une conception simplette, infantile et fausse et typiquement de gauche du travail le travail serait une quantité fixe à se répartir au mieux entre la population. MÃÂȘme avant la mise en place des 35h, les économistes prévenaient que c'était des ùneries, et la mise en place effective des 35h l'a bien montré ça n'a absolument pas réduit le chÎmage à moyen et long réalité, le travail crée du travail. Le travail permet aux entreprises de grossir, et donc d'embaucher plus. Le travail permet à de nouvelles entreprises de se créer, et de produire mieux, ce qui augmente mécaniquement le pouvoir d'achat et donc la richesse de toute la population, ce qui augmente la consommation et le besoin de produire, et donc les y aura assez de travail à accomplir pour rendre le loisir délicieux, mais pas assez pour conduire à lĂąâ‚Źâ„ąĂƒÂ©puisementñ€© Les hommes et les femmes ordinaires, ayant la possibilité de vivre une vie heureuse, deviendront plus enclins à la bienveillance quñ€ℱà la persécution et à la suspicion. Le goût pour la guerre disparaÃtra, en partie pour la raison susdite, mais aussi parce que celle-ci exigera de tous un travail long et acharné.La premiÚre partie de cette citation est une théorie de bisounours qui se révÚle fausse une fois confrontée aux faits. Le manque de travail génÚre énormément de problÚmes chez pas mal de gens délinquance, drogue, violence... Quant à la deuxiÚme partie sur la guerre, c'est également faux. L'Histoire occidentale récente montre que c'est précisément l'inverse le capitalisme a permis un enrichissement massif de la population, et des échanges économiques entre les pays, qui n'ont du coup plus d'intérÃÂȘt à se faire la guerre, parce que désormais les pays dépendent les uns des autres pour s'enrichir politique engagé, pacifiste convaincu lors de la PremiÚre Guerre mondiale, Bertrand Russell, alors socialiste modéré, opte pour une non intervention relative pendant la Seconde Guerre interventionniste pendant la seconde guerre mondiale ? Il voulait laisser l'Europe en pùture à l'Allemagne nazie ? Quel grand homme décidément !
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En fait, c'est dans son incertitude mĂȘme que rĂ©side largement la valeur de la philosophie. Celui qui ne s'y est pas frottĂ© traverse l'existence comme un prisonnier prisonnier des prĂ©jugĂ©s du sens commun, des croyances de son pays ou de son temps, de convictions qui ont grandi en lui sans la coopĂ©ration ni le consentement de la raison. Tout dans le monde lui paraĂźt aller de soi, tant les choses sont pour lui comme ceci et pas autrement, tant son horizon est limitĂ©; les objets ordinaires ne le questionnent pas, les possibilitĂ©s peu familiĂšres sont refusĂ©es avec mĂ©pris. Mais [...] Ă  peine commençons-nous Ă  philosopher que mĂȘme les choses de tous les jours nous mettent sur la piste de problĂšmes qui restent finalement sans rĂ©ponse. Sans doute la philosophie ne nous apprend-elle pas de façon certaine la vraie solution aux doutes qu'elle fait surgir mais elle suggĂšre des possibilitĂ©s nouvelles, elle Ă©largit le champ de la pensĂ©e en la libĂ©rant de la tyrannie de l'habitude. Elle amoindrit notre impression de savoir ce que sont les choses; mais elle augmente notre connaissance de ce qu'elles pourraient ĂȘtre; elle dĂ©truit le dogmatisme arrogant de ceux qui n'ont jamais traversĂ© le doute libĂ©rateur, et elle maintient vivante notre facultĂ© d'Ă©merveillement en nous montrant les choses familiĂšres sous un jour inattendu. Mais Ă  cĂŽtĂ© de cette fonction d'ouverture au possible, la philosophie tire sa valeur - et peut-ĂȘtre est-ce lĂ  sa valeur la plus haute - de la grandeur des objets qu'elle contemple, et de la libĂ©ration Ă  l'Ă©gard de la sphĂšre Ă©troite des buts individuels que cette contemplation induit ». Bertrand Russell. ProblĂšmes de philosophie. 1912 Payot 1989, p. ThĂšme La philosophie. Questions Qu'est-ce qui fait la valeur de la philosophie ? N'a-t-elle pas plusieurs vertus ? Lesquelles ? ThĂšse La valeur de la philosophie ne tient pas Ă  sa capacitĂ© Ă  rĂ©pondre aux questions qu'elle affronte. A l'inverse de la science qui parvient Ă  des rĂ©sultats positifs, la philosophie ne construit pas de savoirs positifs. Les questions qu'elles posent demeurent ouvertes car son champ de rĂ©flexion est le problĂ©matique. Il s'ensuit qu'elle cultive l'incertitude mais c'est largement» ce qui fait sa valeur. Celle-ci se dĂ©cline de deux maniĂšres D'une part le doute philosophique est ouverture au possible. D'autre part il Ă©largit des frontiĂšres du Moi en le dissolvant dans la contemplation de l'infinitĂ© de l'univers. Il est ainsi le vecteur d'une sĂ©rĂ©nitĂ© et d'une libertĂ© intĂ©rieure que seul peut connaĂźtre un spectateur dĂ©sintĂ©ressĂ© du monde. Eclaircissements Ce texte propose un Ă©loge de la philosophie car ce qui a de la valeur, c'est ce qui inspire le respect ou l'estime. Or paradoxalement, la valeur de la philosophie ne tient pas Ă  ce qu'elle fait grandir la science des hommes et comble l'esprit dans son dĂ©sir de savoir. Sa valeur rĂ©side dans son incertitude. Notons que la prĂ©cision "largement" contient une rĂ©serve. L'incertitude n'Ă©puise pas la valeur de la philosophie mais elle en est une dimension essentielle. Qu'est-ce donc que l'incertitude et en quoi est-ce une vertu ? L'incertitude est le propre d'un esprit qui ne peut pas adhĂ©rer Ă  un contenu de pensĂ©e parce qu'il a conscience de sa faiblesse thĂ©orique. Ne satisfaisant pas aux exigences rigoureuses de la vĂ©ritĂ©, celui-ci demeure douteux. Etre incertain consiste donc Ă  ĂȘtre travaillĂ© par le doute. En ce sens, l'esprit philosophique est le contraire d'un esprit dogmatique. Il s'Ă©tonne, interroge et cherche une vĂ©ritĂ© capable de rĂ©sister aux objections des sceptiques. Bertrand Russell montre que cette attitude est Ă  l'opposĂ© de l'attitude spontanĂ©e. Aussi dĂ©crit-il, en termes quasi platoniciens, les caractĂ©ristiques de l'homme Ă©tranger au questionnement philosophique. Celui-ci est un prisonnier. L'auteur Ă©numĂšre la nature des chaĂźnes le retenant prisonnier et nous apprenons que ce sont Les prĂ©jugĂ©s du sens commun. Les croyances de son temps et de son pays. L'habitude qui rend familier le monde environnant. Au fond, Russell pointe les mĂȘmes pesanteurs que celles que Platon indique dans l'allĂ©gorie de la caverne. AntĂ©rieurement Ă  l'Ă©veil philosophique, l'esprit est le jouet de divers conditionnements. Il a une passivitĂ© propice aux redoutables sĂ©ductions du doxique. Les choses lui semblent aller de soi, et il croit tellement qu'elles sont comme on les dit couramment qu'il oublie de se demander si on les dit comme elles sont. Russell insiste sur ce carcan des convictions qui ont grandi en lui sans la coopĂ©ration ni le consentement de sa raison ». Comme Platon et Descartes, il Ă©pingle la fatalitĂ© de l'enfance qui fait qu'on a absorbĂ© avec le lait maternel et l'apprentissage d'une langue, quantitĂ© de croyances Ă  l'Ă©laboration desquelles la raison n'a pas concouru. Il s'ensuit que l'esprit est toujours dĂ©jĂ  vieux de ce qu'il a inconsciemment incorporĂ© de telle sorte que penser revient Ă  se rĂ©veiller de cette somnolence et Ă  dire non Ă  un impensĂ© se donnant Ă  tort pour une pensĂ©e personnelle. Car l'inertie intellectuelle a ceci de prĂ©judiciable qu'elle confĂšre l'autoritĂ© d'Ă©vidences aux prĂ©jugĂ©s les plus dĂ©nuĂ©s de fondement rationnel. L'Ă©vidence est le caractĂšre d'Ă©noncĂ©s dont la vĂ©ritĂ© saute aux yeux. DĂšs lors comment douter de ce qui paraĂźt Ă©vident ? Le sentiment de l'Ă©vidence rend impermĂ©able au doute. Et l'inaptitude au doute va de pair avec l'Ă©troitesse d'esprit car tant qu'on est persuadĂ© de possĂ©der la vĂ©ritĂ©, on n'est pas enclin Ă  remettre en question ses certitudes. Les convictions opposĂ©es sont d'emblĂ©e disqualifiĂ©es. L'esprit passif est adhĂ©rent et bornĂ©. Il adhĂšre tellement qu'il est indisponible Ă  d'autres maniĂšres de penser que les siennes au point de leur opposer une fin de non recevoir mĂ©prisante. Manque d'imagination. Que l'on puisse avoir tort n'effleure mĂȘme pas. Suffisance et sottise du dogmatisme. La philosophie affranchit de cette misĂšre intellectuelle et morale. Elle suggĂšre des possibilitĂ©s nouvelles, elle Ă©largit le champ de la pensĂ©e en la libĂ©rant de la tyrannie de l'habitude ». Il n'y a rien de pire qu'une Ăąme habituĂ©e affirme Russell en Ă©cho Ă  PĂ©guy. Une Ăąme habituĂ©e est une Ăąme morte. Elle est tellement victime de la familiaritĂ© des significations dont elle est la caisse de rĂ©sonance qu'elle a perdu toute capacitĂ© d'Ă©tonnement et toute libertĂ© de faire surgir des significations ayant leur source dans sa propre activitĂ©. Or qu'est-ce que la pensĂ©e en l'homme ? C'est la fonction du possible. Le possible c'est ce qui n'est pas mais peut ĂȘtre. C'est ce qui existe dans la reprĂ©sentation avant de l'ĂȘtre dans la rĂ©alitĂ© si d'aventure l'homme se mĂȘle de faire exister ce qu'il a commencĂ© Ă  imaginer ou Ă  projeter. La reprĂ©sentation du possible est donc capacitĂ© de s'affranchir des limites du rĂ©el pour se projeter vers ce qui a son principe dans l'esprit humain. Tout contexte culturel est ainsi structurĂ© par un imaginaire propre Ă  un peuple donnĂ© et l'expĂ©rience montre que les imaginaires sont multiples et divers. Etre habituĂ© consiste Ă  ĂȘtre prisonnier d'un imaginaire singulier au point d'avoir perdu la possibilitĂ© de le confronter Ă  d'autres imaginaires et d'en interroger la valeur de vĂ©ritĂ©. A l'inverse, philosopher c'est faire retour sur l'esprit pour dĂ©voiler le monde comme un esprit ou une libertĂ© peut le faire. C'est par exemple opposer Ă  l'ordre de l'ĂȘtre celui du devoir-ĂȘtre et cela consiste Ă  juger le monde auquel on appartient, en substituant aux normes sociales convenues, les normes spirituelles et morales. C'est envisager d'autres significations et d'autres valeurs que celles qui sont, elles aussi, convenues. Cette libertĂ© n'est rendue possible que par un effort d'affranchissement de la tyrannie de l'habitude ». Avec le mot tyrannie », l'auteur insiste sur la force et l'arbitraire du pouvoir qui asservit l'esprit Ă  son insu. Comme Platon, il fait gloire Ă  la philosophie de dĂ©stabiliser le dogmatisme arrogant de ceux qui n'ont jamais traversĂ© le doute libĂ©rateur » et de promouvoir ainsi une vĂ©ritable libĂ©ration intellectuelle et morale. Mais ce n'est pas tout. La philosophie a encore un mĂ©rite plus grand, une valeur plus haute. Non seulement elle fait respirer l'air de la libertĂ© intellectuelle et morale mais elle a encore l'avantage d'Ă©largir les intĂ©rĂȘts du Moi Ă  une dimension telle que ceux-ci perdent toute consistance. Russell dĂ©crit ici l'ascĂšse des prĂ©occupations du Moi individuel que produit la philosophie par la seule efficacitĂ© de la contemplation de son objet. Son objet est la vĂ©ritĂ©, l'Etre dans sa totalitĂ© et ces objets sont proprement infinis. Dans la lumiĂšre de cet horizon, le Moi individuel se dĂ©leste de la fonction centrale qu'il occupe dans l'existence Ă©gotiste du sujet non pensant. Les intĂ©rĂȘts privĂ©s sont remis Ă  leur place. Non point qu'ils soient sans intĂ©rĂȘt mais enfin leur caractĂšre dĂ©risoire dans l'infinitĂ© de l'univers apparaĂźt au grand jour. Et il y a dans cette dĂ©couverte une libĂ©ration inouĂŻe des soucis qui empoisonnent d'ordinaire la vie des hommes. Vus d'une certaine hauteur ceux-ci se relativisent et l'agitation inquiĂšte des existences quotidiennes bornĂ©es, l'angoisse s'apaisent, laissant place Ă  la sĂ©rĂ©nitĂ©, au dĂ©tachement et Ă  l'impassibilitĂ© d'une existence consacrĂ©e Ă  la recherche de la vĂ©ritĂ© impersonnelle. Il y a lĂ  une expĂ©rience attestĂ©e par de nombreux grands penseurs et savants. Je commençais Ă  m'apercevoir, avouait dans le mĂȘme esprit Einstein, qu'au-dehors se trouve un monde immense qui existe indĂ©pendamment de nous autres ĂȘtres humains, et qui se tient devant nous comme une grande et Ă©ternelle Ă©nigme mais accessible, au moins en partie Ă  notre perception et Ă  notre pensĂ©e. Cette considĂ©ration me fit entrevoir une vĂ©ritable libĂ©ration et je me rendis bientĂŽt compte que les hommes que j'avais appris Ă  estimer et Ă  admirer avaient trouvĂ©, en s'abandonnant Ă  cette occupation, la libĂ©ration intĂ©rieure et la sĂ©rĂ©nitĂ© ». De mĂȘme FrĂ©dĂ©ric Joliot disait que La pure connaissance scientifique nous apporte la paix dans l'Ăąme en chassant les superstitions, en nous affranchissant des terreurs nuisibles et nous donne une conscience de plus en plus exacte de notre situation dans l'univers ».Conclusion La philosophie peut s'honorer par sa fonction critique d'affranchir de l'arrogance du dogmatisme et de l'Ă©troitesse d'esprit de l'attitude commune. Mais plus fondamentalement la libĂ©ration qu'elle promeut opĂ©re une transformation radicale de l'existence. Elle permet Ă  celui qui s'y adonne de conquĂ©rir la paix de l'Ăąme et la sagesse qui sont la rĂ©compense Russell dit "l'effet induit" d'un amour dĂ©sintĂ©ressĂ© de la vĂ©ritĂ©. Partager Marqueursdogmatisme, doute, Ă©tonnement, incertitude, libĂ©ration, Liens - Philosophie, opinion, possible, prĂ©jugĂ©s Dansle salon de Bertrand Russell Le 3 avril, le centre culturel de Seyssinet-Pariset accueille le comĂ©dien belge Dominique Rongvaux avec « L’éloge de l’oisivetĂ© ». Ce seul en scĂšne, adaptĂ© de l’essai de Bertrand Russel, lui a valu le Prix de la critique en 2010. Un spectacle drĂŽle et pertinent. Les Affiches de Grenoble et du DauphinĂ© : Comment avez-vous Le cĂ©lĂšbre mathĂ©maticien et philosophe Bertrand Russell a tentĂ© d'appliquer la clartĂ© qu'il admirait dans le raisonnement mathĂ©matique Ă  la solution de problĂšmes dans d'autres domaines, en particulier l'Ă©thique et la politique. Dans cet essai, publiĂ© pour la premiĂšre fois en 1932, Russell plaide en faveur d'une journĂ©e de travail de quatre heures. Examiner si ses arguments pour la paresse» mĂ©ritent un examen sĂ©rieux aujourd'hui. Éloge de l'oisivetĂ© par Bertrand Russell Comme la plupart de ma gĂ©nĂ©ration, j'ai Ă©tĂ© Ă©levĂ© sur le dicton Satan trouve quelque mĂ©fait Ă  faire pour des mains oisives. Étant un enfant trĂšs vertueux, j'ai cru tout ce qu'on m'a dit et j'ai acquis une conscience qui m'a permis de travailler dur jusqu'Ă  prĂ©sent. Mais bien que ma conscience ait contrĂŽlĂ© mes actions, mes opinions ont subi une rĂ©volution. Je pense qu'il y a beaucoup trop de travail accompli dans le monde, qu'un immense tort est causĂ© par la croyance que le travail est vertueux et que ce qui doit ĂȘtre prĂȘchĂ© dans les pays industriels modernes est trĂšs diffĂ©rent de ce qui a toujours Ă©tĂ© prĂȘchĂ©. Tout le monde connaĂźt l'histoire du voyageur de Naples qui a vu douze mendiants allongĂ©s au soleil c'Ă©tait avant l'Ă©poque de Mussolini, et a offert une lire aux plus paresseux d'entre eux. Onze d'entre eux se sont levĂ©s pour le rĂ©clamer, alors il l'a donnĂ© au douziĂšme. ce voyageur Ă©tait sur la bonne voie. Mais dans les pays qui ne jouissent pas du soleil mĂ©diterranĂ©en, l'oisivetĂ© est plus difficile, et une grande propagande publique sera nĂ©cessaire pour l'inaugurer. J'espĂšre qu'aprĂšs avoir lu les pages suivantes, les dirigeants du YMCA lanceront une campagne pour inciter les bons jeunes gens Ă  ne rien faire. Si c'est le cas, je n'aurai pas vĂ©cu en vain. Avant d'avancer mes propres arguments pour la paresse, je dois en disposer d'un que je ne peux pas accepter. Chaque fois qu'une personne qui a dĂ©jĂ  assez de quoi vivre propose de s'engager dans une sorte de travail quotidien, comme l'enseignement scolaire ou la dactylographie, on lui dit qu'une telle conduite prend le pain de la bouche des autres et est donc mĂ©chante. Si cet argument Ă©tait valable, il suffirait que nous soyons tous oisifs pour que nous ayons tous la bouche pleine de pain. Ce que les gens qui disent de telles choses oublient, c'est que ce qu'un homme gagne, il le dĂ©pense habituellement et, en dĂ©pensant, il donne un emploi. Tant qu'un homme dĂ©pense son revenu, il met autant de pain dans la bouche des gens en dĂ©penses qu'il en retire de la bouche des autres pour gagner. Le vrai mĂ©chant, de ce point de vue, est l'homme qui sauve. S'il se contente de mettre ses Ă©conomies dans un bas, comme le proverbe paysan français, il est Ă©vident qu'ils ne donnent pas d'emploi. S'il investit son Ă©pargne, la question est moins Ă©vidente et diffĂ©rents cas se prĂ©sentent. L'une des choses les plus courantes Ă  faire avec l'Ă©pargne est de la prĂȘter Ă  un gouvernement. Compte tenu du fait que la majeure partie des dĂ©penses publiques de la plupart des gouvernements civilisĂ©s consiste Ă  payer les guerres passĂ©es ou Ă  prĂ©parer les guerres futures, l'homme qui prĂȘte son argent Ă  un gouvernement est dans la mĂȘme situation que les hommes mauvais de Shakespeare qui embauchent assassins. Le rĂ©sultat net des habitudes Ă©conomiques de l'homme est d'augmenter les forces armĂ©es de l'État auquel il prĂȘte ses Ă©conomies. Évidemment, ce serait mieux s'il dĂ©pensait de l'argent, mĂȘme s'il le dĂ©pensait pour boire ou pour jouer. Mais, me dira-t-on, le cas est bien diffĂ©rent lorsque l'Ă©pargne est investie dans des entreprises industrielles. Lorsque de telles entreprises rĂ©ussissent et produisent quelque chose d'utile, cela peut ĂȘtre concĂ©dĂ©. De nos jours, cependant, personne ne niera que la plupart des entreprises Ă©chouent. Cela signifie qu'une grande partie du travail humain, qui aurait pu ĂȘtre consacrĂ©e Ă  la production de quelque chose qui pouvait ĂȘtre apprĂ©ciĂ©, a Ă©tĂ© consacrĂ©e Ă  la production de machines qui, une fois produites, Ă©taient inactives et ne faisaient de bien Ă  personne. L'homme qui investit son Ă©pargne dans une entreprise en faillite blesse donc aussi bien les autres que lui-mĂȘme. S'il dĂ©pensait son argent, disons, Ă  faire des fĂȘtes pour ses amis, ils on peut l'espĂ©rer auraient du plaisir, tout comme tous ceux Ă  qui il a dĂ©pensĂ© de l'argent, comme le boucher, le boulanger et le pirate. Mais s'il le dĂ©pense disons en posant des rails pour la carte de surface dans un endroit oĂč les voitures de surface s'avĂšrent ne pas ĂȘtre recherchĂ©es, il a dĂ©tournĂ© une masse de travail dans des canaux oĂč cela ne fait plaisir Ă  personne. NĂ©anmoins, lorsqu'il deviendra pauvre Ă  cause de l'Ă©chec de son investissement, il sera considĂ©rĂ© comme une victime d'un malheur immĂ©ritĂ©, tandis que le dĂ©pensier gay, qui a dĂ©pensĂ© son argent de maniĂšre philanthropique, sera mĂ©prisĂ© comme un imbĂ©cile et une personne frivole.. Tout cela n'est que prĂ©liminaire. Je veux dire, trĂšs sĂ©rieusement, que beaucoup de mal est fait dans le monde moderne par la croyance en la vertu du travail, et que le chemin du bonheur et de la prospĂ©ritĂ© rĂ©side dans une diminution organisĂ©e du travail. Tout d'abord qu'est-ce que le travail? Le travail est de deux types premiĂšrement, la modification de la position de la matiĂšre Ă  la surface de la Terre ou Ă  proximitĂ© de celle-ci par rapport Ă  une autre de ces matiĂšres; deuxiĂšmement, dire aux autres de le faire. Le premier type est dĂ©sagrĂ©able et mal payĂ©; le second est agrĂ©able et trĂšs bien payĂ©. Le deuxiĂšme type peut ĂȘtre prolongĂ© indĂ©finiment il y a non seulement ceux qui donnent des ordres, mais ceux qui donnent des conseils sur les ordres Ă  donner. Habituellement, deux types de conseils opposĂ©s sont donnĂ©s simultanĂ©ment par deux corps organisĂ©s d'hommes; c'est ce qu'on appelle la politique. La compĂ©tence requise pour ce type de travail n'est pas la connaissance des sujets sur lesquels les conseils sont donnĂ©s, mais la connaissance de l'art de parler et d'Ă©crire de maniĂšre persuasive, c'est-Ă -dire de la publicitĂ©. Dans toute l'Europe, mais pas en AmĂ©rique, il existe une troisiĂšme classe d'hommes, plus respectĂ©e que l'une ou l'autre des classes de travailleurs. Il y a des hommes qui, grĂące Ă  la propriĂ©tĂ© de la terre, peuvent faire payer Ă  d'autres le privilĂšge de pouvoir exister et travailler. Ces propriĂ©taires fonciers sont inactifs, et je dois donc les fĂ©liciter. Malheureusement, leur oisivetĂ© n'est rendue possible que par l'industrie des autres; en effet, leur dĂ©sir de paresse confortable est historiquement la source de tout l'Ă©vangile du travail. La derniĂšre chose qu'ils aient jamais souhaitĂ©e, c'est que les autres suivent leur exemple. Suite Ă  la page deux Suite de la premiĂšre pageDu dĂ©but de la civilisation jusqu'Ă  la rĂ©volution industrielle, un homme ne pouvait, en rĂšgle gĂ©nĂ©rale, produire par un travail acharnĂ© guĂšre plus que ce qui Ă©tait nĂ©cessaire Ă  sa subsistance et Ă  celle de sa famille, bien que sa femme ait travaillĂ© au moins aussi durement que lui et les enfants ont ajoutĂ© leur travail dĂšs qu'ils Ă©taient en Ăąge de le faire. Le petit surplus au-dessus des nĂ©cessitĂ©s nues n'Ă©tait pas laissĂ© Ă  ceux qui le produisaient, mais il Ă©tait appropriĂ© par les guerriers et les prĂȘtres. En pĂ©riode de famine, il n'y avait pas d'excĂ©dent; les guerriers et les prĂȘtres, cependant, ont obtenu autant que d'autres fois, de sorte que de nombreux travailleurs sont morts de faim. Ce systĂšme a persistĂ© en Russie jusqu'en 1917 [1], et persiste encore Ă  l'Est; en Angleterre, malgrĂ© la rĂ©volution industrielle, il est restĂ© en vigueur tout au long des guerres napolĂ©oniennes, et jusqu'Ă  il y a cent ans, lorsque la nouvelle classe de fabricants a acquis le pouvoir. En AmĂ©rique, le systĂšme a pris fin avec la RĂ©volution, sauf dans le Sud, oĂč il a persistĂ© jusqu'Ă  la guerre civile. Un systĂšme qui a durĂ© si longtemps et qui s'est terminĂ© si rĂ©cemment a naturellement laissĂ© une profonde impression sur les pensĂ©es et les opinions des hommes. Une grande partie de ce que nous tenons pour acquis quant Ă  l'opportunitĂ© du travail dĂ©rive de ce systĂšme et, Ă©tant prĂ©industriel, n'est pas adaptĂ© au monde moderne. La technique moderne a permis au loisir, dans certaines limites, d'ĂȘtre non pas l'apanage de petites classes privilĂ©giĂ©es, mais un droit uniformĂ©ment rĂ©parti dans toute la communautĂ©. La morale du travail est la morale des esclaves, et le monde moderne n'a pas besoin de l'esclavage. Il est Ă©vident que, dans les communautĂ©s primitives, les paysans livrĂ©s Ă  eux-mĂȘmes ne se seraient pas dĂ©partis du mince surplus sur lequel subsistaient les guerriers et les prĂȘtres, mais auraient soit produit moins, soit consommĂ© plus. Au dĂ©but, la force pure les a obligĂ©s Ă  produire et Ă  se sĂ©parer du surplus. Peu Ă  peu, cependant, il a Ă©tĂ© possible d’inciter nombre d’entre eux Ă  accepter une Ă©thique selon laquelle il Ă©tait de leur devoir de travailler dur, mĂȘme si une partie de leur travail consistait Ă  soutenir les autres dans l’oisivetĂ©. De cette façon, la contrainte nĂ©cessaire a Ă©tĂ© rĂ©duite et les dĂ©penses du gouvernement ont diminuĂ©. À ce jour, 99 pour cent des salariĂ©s britanniques seraient vĂ©ritablement choquĂ©s s'il Ă©tait proposĂ© que le roi ne dispose pas d'un revenu supĂ©rieur Ă  celui d'un travailleur. La conception du devoir, parlant historiquement, a Ă©tĂ© un moyen utilisĂ© par les dĂ©tenteurs du pouvoir pour inciter les autres Ă  vivre pour les intĂ©rĂȘts de leurs maĂźtres plutĂŽt que pour les leurs. Bien sĂ»r, les dĂ©tenteurs du pouvoir se cachent ce fait en parvenant Ă  croire que leurs intĂ©rĂȘts sont identiques aux intĂ©rĂȘts plus larges de l'humanitĂ©. Parfois c'est vrai; Les propriĂ©taires d'esclaves athĂ©niens, par exemple, consacraient une partie de leurs loisirs Ă  apporter une contribution permanente Ă  la civilisation, ce qui aurait Ă©tĂ© impossible dans un systĂšme Ă©conomique juste. Le loisir est essentiel Ă  la civilisation, et dans le passĂ©, le loisir de quelques-uns n'Ă©tait rendu possible que par les travaux du plus grand nombre. Mais leurs travaux Ă©taient prĂ©cieux, non pas parce que le travail est bon, mais parce que les loisirs sont bons. Et avec la technique moderne, il serait possible de rĂ©partir les loisirs Ă©quitablement sans nuire Ă  la civilisation. La technique moderne a permis de rĂ©duire Ă©normĂ©ment la quantitĂ© de travail requise pour assurer les nĂ©cessitĂ©s de la vie de chacun. Cela a Ă©tĂ© rendu Ă©vident pendant la guerre. À cette Ă©poque, tous les hommes des forces armĂ©es et tous les hommes et toutes les femmes engagĂ©s dans la production de munitions, tous les hommes et toutes les femmes engagĂ©s dans l'espionnage, la propagande de guerre ou les bureaux du gouvernement liĂ©s Ă  la guerre ont Ă©tĂ© retirĂ©s des activitĂ©s productives. MalgrĂ© cela, le niveau gĂ©nĂ©ral de bien-ĂȘtre des salariĂ©s non qualifiĂ©s du cĂŽtĂ© des AlliĂ©s Ă©tait plus Ă©levĂ© qu'avant ou depuis. L'importance de ce fait Ă©tait cachĂ©e par la finance l'emprunt donnait l'impression que l'avenir nourrissait le prĂ©sent. Mais cela, bien sĂ»r, aurait Ă©tĂ© impossible; un homme ne peut pas manger une miche de pain qui n'existe pas encore. La guerre a montrĂ© de maniĂšre concluante que, grĂące Ă  l'organisation scientifique de la production, il est possible de maintenir les populations modernes dans un bon confort sur une petite partie de la capacitĂ© de travail du monde moderne. Si, Ă  la fin de la guerre, l'organisation scientifique, qui avait Ă©tĂ© créée pour libĂ©rer les hommes pour les combats et les travaux de munitions, avait Ă©tĂ© prĂ©servĂ©e et les heures de la semaine rĂ©duites Ă  quatre, tout aurait Ă©tĂ© bien . Au lieu de cela, l'ancien chaos a Ă©tĂ© restaurĂ©, ceux dont le travail Ă©tait demandĂ© ont dĂ» travailler de longues heures, et les autres ont dĂ» mourir de faim comme chĂŽmeurs. Pourquoi? Parce que le travail est un devoir, et qu'un homme ne devrait pas recevoir un salaire proportionnel Ă  ce qu'il a produit, mais proportionnĂ© Ă  sa vertu comme en tĂ©moigne son industrie. Telle est la moralitĂ© de l'État esclave, appliquĂ©e dans des circonstances totalement diffĂ©rentes de celles dans lesquelles il est nĂ©. Pas Ă©tonnant que le rĂ©sultat ait Ă©tĂ© dĂ©sastreux. Prenons une illustration. Supposons qu'Ă  un moment donnĂ©, un certain nombre de personnes soient engagĂ©es dans la fabrication d'Ă©pingles. Ils fabriquent autant d'Ă©pingles que le monde en a besoin, travaillant disons huit heures par jour. Quelqu'un fait une invention grĂące Ă  laquelle le mĂȘme nombre d'hommes peut fabriquer deux fois plus d'Ă©pingles les Ă©pingles sont dĂ©jĂ  si bon marchĂ© que presque plus ne seront achetĂ©es Ă  un prix infĂ©rieur. Dans un monde sensĂ©, toutes les personnes concernĂ©es par la fabrication d'Ă©pingles prendraient quatre heures au lieu de huit, et tout le reste continuerait comme avant. Mais dans le monde rĂ©el, cela serait considĂ©rĂ© comme dĂ©moralisant. Les hommes travaillent encore huit heures, il y a trop d'Ă©pingles, certains employeurs font faillite, et la moitiĂ© des hommes qui s'occupaient auparavant de fabriquer des Ă©pingles sont licenciĂ©s. Il y a, en fin de compte, autant de loisirs que sur l'autre plan, mais la moitiĂ© des hommes sont totalement inactifs tandis que la moitiĂ© est encore surmenĂ©e. De cette façon, il est assurĂ© que le loisir inĂ©vitable causera la misĂšre tout autour au lieu d'ĂȘtre une source universelle de bonheur. Peut-on imaginer quelque chose de plus fou? Suite Ă  la page trois Suite de la page deuxL'idĂ©e que les pauvres devraient avoir des loisirs a toujours choquĂ© les riches. En Angleterre, au dĂ©but du dix-neuviĂšme siĂšcle, quinze heures Ă©taient le travail ordinaire d'un homme; les enfants en faisaient parfois autant, et trĂšs souvent douze heures par jour. Lorsque des corps occupĂ©s et indiscrets ont suggĂ©rĂ© que ces heures Ă©taient peut-ĂȘtre assez longues, on leur a dit que le travail empĂȘchait les adultes de boire et les enfants de mal. Quand j'Ă©tais enfant, peu de temps aprĂšs que les ouvriers urbains eurent obtenu le vote, certains jours fĂ©riĂ©s Ă©taient instituĂ©s par la loi, au grand dam des classes supĂ©rieures. Je me souviens avoir entendu une vieille duchesse dire Que veulent les pauvres en vacances? Ils devraient travailler. De nos jours, les gens sont moins francs, mais le sentiment persiste et est Ă  l'origine d'une grande partie de notre confusion Ă©conomique.
ISBN 2-84485-083-9 Existe aussi aux formats ePub et PDF Inventaire de la collection Extrait d'Éloge de l'oisivetĂ© . OĂč trouver ce livre Livres du mĂȘme auteur Ajouter Ă  mon parcours Éloge de l’oisivetĂ© Bertrand Russell. Nouvelles dictatures europĂ©ennes et Seconde Guerre mondiale La montĂ©e des pĂ©rils (1920-1939) “Les mĂ©thodes de production modernes nous
Bonjour j'ai vraiment besoin d'aide pour ce commentaire j'ai vraiment du mal. Je ne sais pas par quoi commencer. Vous ĂȘtes ma derniĂšre chance. Merci d'avance. Voici le texte De toute Ă©vidence, s’ils avaient Ă©tĂ© laissĂ©s Ă  eux-mĂȘmes, les paysans des collectivitĂ©s primitives ne se seraient jamais dessaisis du maigre excĂ©dent qui devait ĂȘtre consacrĂ© Ă  la subsistance des prĂȘtres et des guerriers, mais aurait soit rĂ©duit leur production, soit augmentĂ© leur consommation. Au dĂ©but, c’est par la force brute qu’ils furent contraints de produits ce surplus et de s’en dĂ©munir. Peu Ă  peu cependant, on s’aperçut qu’il Ă©tait possible de faire accepter Ă  bon nombre d’entre eux une Ă©thique selon laquelle il Ă©tait de leur devoir de travailler dur, mĂȘme si une partie de leur travail servait Ă  entretenir d’autres individus dans l’oisivetĂ©. De la sorte, la contrainte Ă  exercer Ă©tait moindre, et les dĂ©penses du gouvernement en Ă©taient diminuĂ©es d’autant. Encore aujourd’hui, 99 % des salariĂ©s britanniques seraient vĂ©ritablement choquĂ©s si l’on proposait que le roi ne puisse jouir d’un revenu supĂ©rieur Ă  celui d’un travailleur. La notion de devoir, point de vue historique s’entend, fut un moyen qu’ont employĂ© les puissants pour amener les autres Ă  consacrer leur vie aux intĂ©rĂȘts de leurs maĂźtres plutĂŽt qu’aux leurs. Bien entendu, ceux qui dĂ©tiennent le pouvoir se masquent cette rĂ©alitĂ© Ă  eux-mĂȘmes en se persuadant que leurs intĂ©rĂȘts coĂŻncident avec ceux de l’humanitĂ© tout entiĂšre. C’est parfois vrai les AthĂ©niens qui possĂ©daient des esclaves, par exemple, employĂšrent une partie de leurs loisirs Ă  apporter Ă  la civilisation une contribution permanente, ce qui aurait Ă©tĂ© impossible sous un rĂ©gime Ă©conomique Ă©quitable. Le loisir est indispensable Ă  la civilisation, et, jadis, le loisir d’un petit nombre n’était possible que grĂące au labeur du grand nombre. Mais ce labeur avait de la valeur, non parce que le travail est une bonne chose, mais parce que le loisir est une bonne chose. GrĂące Ă  la technique moderne, il serait possible de rĂ©partir le loisir de façon Ă©quitable sans porter prĂ©judice Ă  la civilisation. La technique moderne a permis de diminuer considĂ©rablement la somme de travail requise pour procurer Ă  chacun les choses indispensables Ă  la vie. La preuve en fut faite durant la guerre. Au cours de celle-ci, tous les hommes mobilisĂ©s sous les drapeaux, tous les hommes et toutes les femmes affectĂ©s soit Ă  la production de munitions, soit encore Ă  l’espionnage, Ă  la propagande ou Ă  un service administratif reliĂ© Ă  la guerre, furent retirĂ©s des emplois productifs. MalgrĂ© cela, le niveau de bien-ĂȘtre matĂ©riel de l’ensemble des travailleurs non- spĂ©cialisĂ©s cĂŽtĂ© des AlliĂ©s Ă©tait plus Ă©levĂ© qu’il ne l’était auparavant ou qu’il ne l’a Ă©tĂ© depuis. La portĂ©e de ce fait fut occultĂ©e par des considĂ©rations financiĂšres les emprunts donnĂšrent l’impression que le futur nourrissait le prĂ©sent. Bien sĂ»r, c’était lĂ  chose impossible personne ne peut manger un pain qui n’existe pas encore. La guerre a dĂ©montrĂ© de façon concluante que l’organisation scientifique de la production permet de subvenir aux besoins des populations modernes en n’exploitant qu’une part minime de la capacitĂ© de travail du monde actuel. Si, Ă  la fin de la guerre, cette organisation scientifique laquelle avait Ă©tĂ© mise au point pour dĂ©gager un bon nombre d’hommes afin qu’ils puissent ĂȘtre affectĂ©s au combat ou au service des munitions avait Ă©tĂ© prĂ©servĂ©e, et si on avait pu rĂ©duire Ă  quatre le nombre d’heures de travail, tout aurait Ă©tĂ© pour le mieux. Au lieu de quoi, on en est revenu au vieux systĂšme chaotique oĂč ceux dont le travail Ă©tait en demande devaient faire de longues journĂ©es tandis qu’on n’abandonnait le reste au chĂŽmage et Ă  la faim. Pourquoi ? Parce que le travail est un devoir et que le salaire d’un individu ne doit pas ĂȘtre proportionnĂ© Ă  ce qu’il produit, mais proportionnĂ© Ă  sa vertu, laquelle se mesure Ă  son industrie.
Élogede l'oisivetĂ© . par Bertrand Russell. Comme la plupart de ma gĂ©nĂ©ration, j'ai Ă©tĂ© Ă©levĂ© sur le dicton: «Satan trouve quelque mĂ©fait Ă  faire pour des mains oisives. Étant un enfant trĂšs vertueux, j'ai cru tout ce qu'on m'a dit et j'ai acquis une conscience qui m'a permis de travailler dur jusqu'Ă  prĂ©sent. Mais bien que ma conscience ait contrĂŽlĂ© mes actions, mes

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 Il emprunte diffĂ©rents noms, de nombreuses dĂ©finitions se posent et s’opposent, il reprĂ©sente des philosophies aussi variĂ©es qu’antagonistes. On lui appose une orientation libĂ©rale, socialiste, post-travailliste. On vante la simplification du millefeuille des prestations sociales, on fait l’éloge de l’oisivetĂ©. 
 Mais de quoi parle-t-on ? Pour rĂ©pondre Ă  cette question – si tant est que ce soit possible – nous allons faire un voyage dans le temps et rencontrer ceux qui ont bĂąti l’idĂ©e – dans sa diversitĂ© et ses contradictions – et les autres qui les ont inspirĂ©s. D’une filiation idĂ©ologique complexe, l’idĂ©e d’un revenu universel » versĂ© Ă  tous les habitants d’un État ou d’un territoire est, en effet, apparue Ă  maintes reprises sous la plume de nombreux Ă©conomistes, Ă©crivains, philosophes et hommes politiques au fil des siĂšcles. Beaucoup estiment que l’idĂ©e du revenu universel trouve son origine en 1516, sous la plume de Thomas More, alors qu’il Ă©crivait Utopia. Dans ce lieu qui est nulle part », l’ile d’Utopia, l’existence de tous les membres de la sociĂ©tĂ© doit ĂȘtre assurĂ©e afin que personne ne se trouve dans la nĂ©cessitĂ© de voler, et donc de subir le dernier supplice. Au lieu d’infliger ces terribles punitions, il serait bien plus efficace de fournir Ă  chacun les moyens de subsistance nĂ©cessaires, de sorte que personne ne soit plus dans l’affreuse nĂ©cessitĂ© de devenir, d’abord un voleur, puis un cadavre. » Ainsi, la stricte Ă©galitĂ© entre les citoyens est lĂ©gion, les moyens de production sont propriĂ©tĂ© collective, le systĂšme de pĂ©rĂ©quation entre les villes et la juste rĂ©partition des richesses de l’État sont les piliers de la satisfaction de l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. Il n’y a pas d’argent, pas de luxe, pas de superflu. Le temps libre est consacrĂ© aux loisirs, les maisons sont prĂȘtĂ©es pour 10 ans, chacun se vĂȘt de la mĂȘme maniĂšre. Chaque pĂšre de famille vient chercher tout ce dont il a besoin et l’emporte sans paiement, sans compensation d’aucune sorte. Pourquoi refuser quelque chose Ă  quelqu’un puisque tout existe en abondance et que personne ne craint que le voisin demande plus qu’il ne lui en faut ? Car pourquoi rĂ©clamer trop, alors qu’on sait que rien ne sera refusĂ© ? Ce qui rend avide et rapace, c’est la terreur de manquer. » Mais cet idĂ©al exige encore une contrepartie hommes et femmes, tous ceux qui en sont capables, doivent travailler, certes peu, mais travailler quand mĂȘme. CanonisĂ© en 1935, le nouveau nommĂ© Saint Thomas More Ă©crit cette satire de l’Angleterre alors que le premier mouvement des enclosures fait des ravages parmi les familles paysannes – abandonnĂ©es sans moyens de subsistance – auparavant nourries par le systĂšme fĂ©odal des tenures. Philosophe, juriste, thĂ©ologien, humaniste et homme politique anglais, cet homme qui mourra sous l’échafaud d’Henri VIII alors qu’il en fut son chancelier est l’un des inspirateurs des Poor Laws instaurĂ©es en Angleterre pendant plus de quatre siĂšcles, l’un des bĂątisseurs de la pensĂ©e humaniste et a posteriori du revenu universel. Deux siĂšcles plus tard, en 1840, s’inspirant d’Utopia, Etienne Cabet renouvĂšlera ce rĂȘve avec Voyage En Icarie. Autre sociĂ©tĂ© idĂ©ale, cette nouvelle contrĂ©e se base elle aussi sur la stricte Ă©galitĂ© entre ses membres, les inĂ©galitĂ©s Ă©tant mĂšre de tous les maux. L’inĂ©galitĂ© de fortune, la propriĂ©tĂ© et la monnaie, enfantent les privilĂšges et l’aristocratie, puis l’opulence et la misĂšre, puis la mauvaise Ă©ducation, puis la cupiditĂ© et l’ambition, puis tous les vices et tous les crimes, puis tous les dĂ©sordres et le chaos, puis toutes les calamitĂ©s et toutes les catastrophes. » Ainsi, quatre principes de base structurent la vie des citoyens vivre, travailler, donner selon ses forces, recevoir selon ses besoins. Comme tout le monde ne peut ĂȘtre mĂ©decin, pour que les uns veuillent ĂȘtre cordonniers, il faut que les cordonniers soient aussi heureux et contents que les mĂ©decins. ». Etienne Cabet, penseur politique français et classĂ© par Karl Marx parmi les socialistes utopiques auxquels il oppose son socialisme scientifique, verra – alors qu’il purge une peine de prison – une petite communautĂ© de colons se crĂ©er autour de ses idĂ©es. En 1847, 150 personnes votent l’ Acte de constitution d’Icarie » et l’élisent comme prĂ©sident. InstallĂ©s sur les rives de la Red River au Texas, mais rapidement dĂ©couragĂ©s par le climat, les maladies qui l’accompagnent et les querelles entre eux, ils l’aboliront au bout d’une annĂ©e. En 1949, Cabet sort de prison et dĂ©cide de reformer le mouvement, un nouvel Acte est votĂ© et la communautĂ© s’installe dans l’Illinois. Il y meurt en 1856. Six ans plus tard, les colons prononcent Ă  nouveau sa dissolution, ruinĂ©s par les consĂ©quences de la guerre de SĂ©cession. Puis une nouvelle communautĂ© dans l’Iowa, dissoute, puis en Californie aux abords de la Russian River oĂč ils n’atteindront jamais l’autosuffisance, rĂ©voquĂ©e en 1886. Notamment inspirĂ© par les thĂšses de l’humaniste hollandais Hugo Grotius et de celles de Jean-Jacques Rousseau pour qui L’argent qu’on possĂšde est l’instrument de la libertĂ©, celui qu’on pourchasse est celui de la servitude », Thomas Pain est considĂ©rĂ©, surtout pour les libĂ©raux, comme le premier penseur du revenu universel. En 1625, dans Le Droit de la paix et de la guerre – aussi Ă  l’origine de notre droit international – Hugo Grotius lui-mĂȘme inspirĂ© d’Aristote, centre sa rĂ©flexion sur ce qu’il nomme la Loi naturelle. Celle-ci agirait sur notre conscience en nous faisant veiller Ă  notre prĂ©servation physique, morale et sociale. Les hommes seraient alors enclins Ă  recevoir une justice rĂ©paratrice des violations de ce droit naturel. Sur cette mĂȘme idĂ©e, le concept de revenu universel » est rĂ©ellement apparu au 18e siĂšcle entre les lignes de Thomas Paine, philosophe britannique engagĂ© dans la rĂ©volution amĂ©ricaine et auteur, en 1797, de La Justice agraire. La rĂ©forme agricole subie par les paysans anglais avec le mouvement des enclosures entrepris des siĂšcles plus tĂŽt en vertu duquel l’autre Thomas rĂȘva d’Utopia, et le dĂ©but de l’industrialisation ayant conduit Ă  l’appauvrissement de la population menĂšrent se pamphlĂ©taire Ă  rĂ©diger le fameux manifeste. Selon lui, chacun devrait recevoir, Ă  sa majoritĂ©, une dotation de 15 Livres. Puis, Ă  50 ans, une allocation annuelle de 10 Livres pour pouvoir finir tranquillement sa vie. Cet argent serait issu d’un fonds commun, prĂ©levĂ© sur l’hĂ©ritage de la propriĂ©tĂ© et distribuĂ© par l’État. Pour Paine, ces allocations compenseraient l’appropriation par certains du bien commun qu’est la terre. La civilisation ayant rendu des hommes plus riches et d’autres plus pauvres que ce qu’ils ne l’auraient Ă©tĂ© dans leur Ă©tat primitif », soit avant l’appropriation, par les plus forts, du sol. Il distingue deux types de propriĂ©tĂ©, une naturelle qui appartient Ă  tous et qui nous a gĂ©nĂ©reusement Ă©tĂ© donnĂ©e par Dieu, et une artificielle ou acquise, inventĂ©e par l’homme. La derniĂšre ne peut ĂȘtre partagĂ©e de façon Ă©gale, car, selon l’auteur, il faudrait que chacun y contribue de la mĂȘme maniĂšre. Elle n’est pas nĂ©gative, mais au contraire source d’amĂ©lioration et de richesse ». La premiĂšre, en revanche, est un droit – le mĂȘme dĂ©veloppĂ© par Grotius 150 ans plus tĂŽt. Mais, cette propriĂ©tĂ© a, de fait, ĂŽtĂ© les droits naturels des autres individus qui Ă  leur Ă©tat primaire en auraient eu l’usufruit. C’est ainsi que tout possesseur de la terre a une dette envers la collectivitĂ©. VoilĂ  aussi pourquoi chaque individu doit pouvoir sans condition, qu’il soit riche ou pauvre, jouir de cette compensation. Il s’agit donc d’une question de justice et non de charitĂ©, pour qu’ aucun individu nĂ© dans un Ă©tat civilisĂ© ne puisse se trouver dans une situation pire que celle oĂč il serait s’il fut nĂ© avant l’établissement de cette civilisation ». Favorable Ă  cette idĂ©e, le gouvernement anglais finira par mettre en place au dĂ©but du 19e siĂšcle le Speenhamland Act ou Loi sur les pauvres », une de ces fameuses et nombreuses Poor Laws inspirĂ©es par Thomas More au 16e siĂšcle. Jusqu’en 1834 un revenu minimum – indexĂ© sur le prix du blĂ© et sur la taille de la famille Ă  prendre en charge – Ă©tait accordĂ© en sus du salaire versĂ© si celui-ci ne suffisait pas assurer l’existence du travailleur. Loin d’un revenu universel stricto sensu, Thomas Paine a nĂ©anmoins posĂ© une premiĂšre pierre Ă  l’édifice. Autre utopiste, Charles Fourier, philosophe français du dĂ©but du 19e est Ă  l’origine de l’étonnant PhalanstĂšre, et par lĂ  mĂȘme, d’une idĂ©e d’allocation universelle. Il classe les individus en 810 catĂ©gories correspondant Ă  autant de passions. Une Phalange l’ensemble des phalanges ne composant pas un doigt, mais bien le PhalanstĂšre, la sociĂ©tĂ© idĂ©ale est composĂ©e d’hommes et de femmes de chaque catĂ©gorie, 1620 personnes en tout, qui oeuvrent en fonction de leurs affinitĂ©s et dĂ©sirs, et allant au cours d’une mĂȘme journĂ©e d’un groupe Ă  l’autre. Il estime en effet que, dans la sociĂ©tĂ© prĂ©industrielle qu’il connaĂźt, l’attirance naturelle des humains pour l’activitĂ© et la vertu est totalement entravĂ©e et pervertie par le travail. Ainsi, chacun est rĂ©munĂ©rĂ© par un revenu minimum annuel garanti duquel sont ĂŽtĂ©s les services dont il a bĂ©nĂ©ficiĂ© au sein de la phalange. S’y ajoute une rĂ©tribution individuelle dont le montant dĂ©pend de la classe dans laquelle l’Ɠuvre rĂ©alisĂ©e se situe nĂ©cessitĂ©, utilitĂ© ou agrĂ©ment. AprĂšs sa mort – car bien qu’ayant tentĂ© il n’y arriva point – certains essayĂšrent de rĂ©aliser des phalanstĂšres expĂ©rimentaux, mais aucun n’y parvint
 les querelles internes en ayant toujours eu raison. L’idĂ©e d’un revenu universel et son orientation sociale et post-travailliste peuvent ainsi se retrouver au coeur du socialisme du XIXe siĂšcle et des mouvements ouvriers qui – face Ă  l’industrialisation – cherchent Ă  libĂ©rer l’individu de l’aliĂ©nation du travail. ProblĂ©matique encore trĂšs ancrĂ©e dans l’actualitĂ©, l’industrialisation et aujourd’hui la robotisation de l’économie permettait alors de produire bien plus, en moins de temps et avec moins d’hommes. Ce que Wassily LĂ©ontief rĂ©sumait ainsi Quand la crĂ©ation de richesses ne dĂ©pendra plus du travail des hommes, ceux-ci mourront de faim aux portes du Paradis Ă  moins de rĂ©pondre par une nouvelle politique du revenu Ă  la nouvelle situation technique. » C’est ainsi qu’en bĂ©nĂ©ficiant d’une ressource minimum sans condition, les citoyens pourraient, potentiellement, gagner en autonomie et en pouvoir de nĂ©gociation face Ă  leurs employeurs. C’est alors – et bien sĂ»r – avec Karl Marx que l’on peut lire aujourd’hui les revendications d’une certaine frange des dĂ©fenseurs du revenu universel. Quand il imagine une sociĂ©tĂ© dĂ©lestĂ©e du salariat, Marx entend que La distribution des moyens de paiement devra correspondre au volume de richesses socialement produites et non au volume du travail fourni. » Dans Le Droit Ă  la paresse, paru en 1880, Paul Lafargue – son gendre – s’inscrit lui aussi dans cette pensĂ©e. Il y dĂ©mystifie le travail et son statut de valeur et prĂŽne avec ferveur la diminution du temps de labeur
 Ă  trois heures par jour. Pour qu’il parvienne Ă  la conscience de sa force, il faut que le prolĂ©tariat foule aux pieds les prĂ©jugĂ©s de la morale chrĂ©tienne, Ă©conomique, libre penseuse ; il faut qu’il retourne Ă  ses instincts naturels, qu’il proclame les Droits de la Paresse, mille et mille fois plus sacrĂ©s que les phtisiques Droits de l’Homme concoctĂ©s par les avocats mĂ©taphysiques de la rĂ©volution bourgeoise ; qu’il se contraigne Ă  ne travailler que trois heures par jour, Ă  fainĂ©anter et bombancer le reste de la journĂ©e et de la nuit. » C’est plus tard, en 1932, dans son Eloge de l’OisivetĂ© que Bertrand Russel s’entendra – en tout cas sur ce point – avec Marx et son gendre. Pour lui, la valeur travail est un prĂ©jugĂ© moral des classes dominantes pour qui l’absence d’activitĂ© conduirait Ă  la dĂ©chĂ©ance morale et Ă  la dĂ©pravation. Aussi, il estime que la productivitĂ© industrielle est suffisante pour rĂ©pondre aux besoins de tous les hommes – mĂȘme au superflu – avec une quantitĂ© minimum de travail. Selon lui, quatre heures de corvĂ©e par individu seraient ainsi suffisantes pour que le reste du temps puisse ĂȘtre dĂ©volu Ă  l’oisivetĂ©. Un certain petit revenu suffisant pour les nĂ©cessitĂ©s doit ĂȘtre assurĂ© pour tous, qu’ils travaillent ou non, et un revenu plus Ă©levĂ© doit ĂȘtre accordĂ© Ă  ceux qui sont prĂȘts Ă  s’engager dans un travail que la communautĂ© reconnaĂźt comme utile. Sur cette base, nous pouvons construire plus loin. » Une variante de cette filiation communiste » fut plus rĂ©cemment incarnĂ©e par le philosophe AndrĂ© Gorz, l’un des inspirateurs de l’écologie politique. Il considĂšre que le plein emploi ne reviendra jamais et que les sociĂ©tĂ©s doivent transformer leurs fondements pour s’adapter au nouveau marchĂ© du travail. Une position faisant Ă©cho aux revendications de mai 1968. Il Ă©crivait en 1990 La rationalisation Ă©conomique libĂšre du temps, elle continuera d’en libĂ©rer, et il n’est plus possible, par consĂ©quent, de faire dĂ©pendre le revenu des citoyens de la quantitĂ© de travail dont l’économie a besoin. Il n’est plus possible, non plus, de continuer Ă  faire du travail rĂ©munĂ©rĂ© la source principale de l’identitĂ© et du sens de la vie pour chacun. » Mais Ă  la mĂȘme Ă©poque, les libĂ©raux revendiquaient un genre de revenu universel en totale opposition l’impĂŽt nĂ©gatif. ThĂ©orisĂ© dans les annĂ©es 40 par l’Anglaise Juliet Rhys-Williams, le concept fut popularisĂ© par Milton Friedman qui lui a consacrĂ© en 1962 un chapitre de son ouvrage Capitalisme Et libertĂ©. Pour le financer, il propose une simplification extrĂȘme du systĂšme fiscal, avec la fin de l’impĂŽt sur le revenu au profit d’un impĂŽt universel dont la somme serait fixe et commune Ă  chacun, afin d’éviter les effets de seuil. Il s’agirait ainsi d’éviter les effets pervers des allocations sociales qui nourriraient selon lui des mentalitĂ©s d’assistanat. MĂ©canisme neutre, l’impĂŽt nĂ©gatif ne perturberait pas non plus le marchĂ©. ConsidĂ©rĂ© comme l’un des Ă©conomistes les plus influents du 20e siĂšcle, Friedman ne sera pas parvenu Ă  mettre en place l’impĂŽt nĂ©gatif. Pourtant, Reagan, Thatcher ou encore Pinochet s’inspireront grandement de ses idĂ©es sur la privatisation, la dĂ©rĂ©glementation ou encore la fiscalitĂ©. Aujourd’hui, de nombreux auteurs continuent Ă  suivre sa pensĂ©e, c’est le cas notamment de Gaspard Koeing, Ă  la tĂȘte du Think Tank libĂ©ral GĂ©nĂ©ration libre » qui dĂ©fend avec Marc de Basquiat l’idĂ©e d’un revenu suffisant pour tous, sous forme d’impĂŽt nĂ©gatif le Liber. De leur cĂŽtĂ©, en 1985 les Ă©conomistes français Henri Guitton et Yoland Bresson ont fondĂ© l’Association pour l’instauration d’un revenu d’existence l’AIRE. Un an plus tard, Yoland Bresson s’associera notamment avec Philippe Van Parijs pour fonder le Basic Income European puis Earth Network, le BIEN, devenu le principal rĂ©seau mondial de chercheurs sur le sujet. Ce mouvement intellectuel a pour partie inspirĂ© en France la crĂ©ation du RMI puis du RSA et, enfin, de l’actuelle prime pour l’emploi. Aujourd’hui, les militants du Mouvement français pour un revenu de base MFRB créé en mars 2013, prĂŽnent l’extension progressive du RSA Ă  toute la population, en commençant par son versement automatique Ă  ceux qui en remplissent les conditions d’obtention. L’histoire ne saurait s’arrĂȘter lĂ . De nombreuses expĂ©rimentations d’inspirations souvent libĂ©rales commencent Ă  voir le jour et le dĂ©bat politique en est encore Ă  ses dĂ©buts. Mais cette petite rĂ©trospective nous aura permis de dĂ©terminer les fondements philosophiques et idĂ©ologiques au combien diffĂ©rents d’une idĂ©e qui a bien du mal Ă  se cacher derriĂšre une seule et simple dĂ©finition, celle d’un revenu universel ». Si nous pouvions le rĂ©sumer, nous dirions que pour les libĂ©raux et libertariens, la dĂ©fense du revenu universel est historiquement liĂ©e Ă  l’idĂ©e d’une propriĂ©tĂ© commune des ressources naturelles et au rééquilibrage par un revenu pour tous. Chez les socialistes et post-travaillistes, l’idĂ©e trouve ses fondements sous deux principes la rĂ©duction de l’exploitation des travailleurs en augmentant leur pouvoir de nĂ©gociation et la possibilitĂ© de rĂ©duire le temps de travail pour qu’il ne soit plus ni au centre de la vie ni le seul moyen d’y survivre. LĂ  oĂč chacun s’accorde, c’est qu’il faudra concilier libertĂ© et solidaritĂ©, responsabilitĂ© individuelle et justice sociale, car un individu ne devrait pas subir les circonstances qui l’ont vue naĂźtre, mais ĂȘtre responsable de ses choix. À lire ou Ă  relire – Thomas More, L’Utopie, 1516– Etienne Cabet, Voyage En Icarie, 1840– Hugo Grotius, Le Droit de la guere et de la paix, 1625– Thomas Paine, La Justice agraire, 1797– Paul Lafargue, Le Droit Ă  la paresse, 1880– Bertrand Russel, Eloge De l’oisivetĂ©, 1932– Milton Friedman, Capitalisme et LibertĂ©, 1962 SecrĂ©taire de rĂ©daction de Metis, journaliste et rĂ©dactrice web, je suis passĂ©e par le marketing et les relations internationales. Articles associĂ©s LA LETTRE DE METIS Recevez deux fois par mois les nouveautĂ©s de Metis dans votre boĂźte mail. je m’inscris

LĂ©loge de l’oisivetĂ© en rĂ©vĂšle l’intĂ©rĂȘt social. Bertrand Russell affirme que l’individu a besoin du loisir pour accĂ©der aux meilleures choses de la vie, ce que les travailleurs reconnaissent eux-mĂȘmes. La pĂ©nibilitĂ© du travail n’est pas une fin en soi, elle n’est que le moyen de sa propre suppression, c’est-Ă -dire d’une existence plus heureuse.
Bertrand Arthur William Russell 18 May 1872 – 2 February 1970 was a British philosopher, logician, mathematician, historian, and social critic. Subjects Accessible book, Philosophy, Protected DAISY, History, Political science, Mathematics, Theory of Knowledge, Socialism, Science, Social problems, Education, Philosophie, Russell, bertrand, 1872-1970, Politics and government, Philosophy, british, Philosophers, Knowledge, theory of, Free thought, Metaphysics, Philosophy, modern, 20th century, Skepticism, Civilization, Liberty, Psychology, Social ethics Places Europe, United States, Great Britain, China, England, Soviet Union, Germany, etc Pictures, illustrations, Cuba, France, Grande-Bretagne, Hamilton, New Delhi CJI justice scrapping Article 497, New York USA, Ontario, Russia, URSS, Westerse wereld, xi fang guo jia, ying guo People Bertrand Russell 1872-1970, Gottfried Wilhelm Leibniz Freiherr von 1646-1716, Gottfried Wilhelm Leibniz 1646-1716, Henri Bergson 1859-1941, Karl Marx 1818-1883, Louis Couturat 1868-1914, Ludwig Wittgenstein 1889-1951, Alfred North Whitehead 1861-1947, Ernest F. Everett, Gilbert Murray 1866-1957, Gottfried Wilhelm von Leibniz, Henri Louis Bergson 1859-1941, John Foster Dulles 1888-1959, John Stuart Mill 1806-1873, Luo su Russell, B. 1872-1970, Nikita Sergeevich Khrushchev 1894-1971, Ralph Schoenman, William Shakespeare 1564-1616 Time 1789-1900, 19th century, 20th century, 1955-, 1900-, 1912-1928, 1918-, 1955-1965, 17th century, 1912-1949, 1917-1936, 1918-1945, 1926-1945, 1945-1955, 1957, 1965-, 20e siùcle, Geschichte, xian dai ID Numbers OLID OL112912A Amazon ID B000AP6YJG GoodReads 17854 ISNI 0000000121006514 LibraryThing russellbertrand VIAF 36924137 Wikidata Q33760 Alternative names Bertrand Arthur William Russell, 3rd Earl Russell Bertrand A. W. Russell Bertrand Bertrand Arthur William Russell Earl Bertrand RUSSELL
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