Deshauteurs nimbĂ©es de brume: VidĂ©o : 6: Les Morisables : VidĂ©o: 7: Lance Ardente: VidĂ©o: 8: Cavidune : VidĂ©o : 9: Île aux aiguilles: VidĂ©o : Enfin, n'oubliez pas que chaque panorama que vous avez reconstituĂ© vous rapportera 1 500 points d'expĂ©rience et qu'une fois les neufs panoramas finis, vous devrez aller collecter une rĂ©compense qui s'affichera sur votre carte. PubliĂ© le 21/02
Page Wiki Panoramas PubliĂ© le 24/02/2022 Ă  1931 Partager ‱ Panorama Les CouardsRegardez la position de la tour. Elle se trouve au sud de Scoroc. Une fois que vous obtenez l’image du panorama, suivez la position indiquĂ©e sur la carte. RepĂ©rez les vestiges du pont et positionnez-vous en revenant sur vos pas en direction du bĂątiment en ruines oĂč se trouve une ruine de relique. Positionnez maintenant l’image en restant Ă  l’endroit mĂȘme oĂč il y avait un pont auparavant pour matĂ©rialiser l’image du passĂ©.‱ Panorama MĂ©lopĂ©eSuivez la position indiquĂ©e sur la carte. Une fois la tour trouvĂ©e et l’image du panorama dans votre focus, allez en direction de la balise indiquĂ© sur la carte. À partir de la tour, suivez la piste vers le sud de façon Ă  atteindre un promontoire avec des vestiges du passĂ©. Pour vous repĂ©rer, regardez bien l’image de la parabole et des Ă©oliennes. ‱ Panorama Les MorisablesPour le troisiĂšme panorama, direction les Morisables. Depuis la tour, partez vers le nord et escaladez la zone jusqu’à trouver le reste d’un campement oseram. Vous tombez sur deux machines. Éliminez-les et positionnez-vous vers Las Vegas prĂšs du cadavre. ‱ Panorama Le Bosquet de la MĂ©moireSuivez la piste en direction du nord du Bosquet de la MĂ©moire. À proximitĂ© d’un feu de camp se trouve une tour du panorama. Suivez ensuite la position indiquĂ©e par le marqueur, passez le ruisseau et montez jusqu’au promontoire derriĂšre vous. Il y a un rebord pour vous accrocher avec l’attracteur. Vous avez une vision d’un aĂ©roport. ‱ Panorama CaviduneIl faut avoir terminĂ© la quĂȘte La mer des sables ». Vous devez vous rendre Ă  Cavidune, cette citĂ© enfouie qui se trouve sous le dĂ©sert des Morisables. Dirigez-vous vers la tour du panorama qui se situe Ă  peu prĂšs au centre de la zone Ă  proximitĂ© des gravats. Suivez ensuite l’indicateur sur la carte qui se trouve au sud de votre position. ‱ Panorama Les hauteurs nimbĂ©es de brumeSuivez la piste indiquĂ©e par le marqueur sur la carte. Il se trouve tout au nord, Ă  l’ouest de la carte. Vous devez ensuite plonger dans l’ocĂ©an et suivre le marqueur au nord de votre position. LĂ , mettez-vous Ă  droite de la position du bĂątiment et repĂ©rez des algues fluorescentes bleues ainsi qu’un dispositif en mĂ©tal. C’est l’endroit oĂč vous devez visualiser le bĂątiment et donc le panorama.‱ Panorama Lance-ArdenteDirigez-vous la zone indiquĂ©e sur la carte. Vous trouvez une tour du panorama sur les hauteurs. En contrebas, vous apercevez des machines. Descendez jusqu’au marqueur indiquĂ© sur la carte et allez ensuite vers le vestige de droite. Grimpez sur l’arbre et positionnez-vous sur la ruine pour visualiser le paysage en face de vous en vous aidant de la structure.‱ Panorama La longue cĂŽteSuivez la marque sur la carte pour arriver sur une plage avec une tour du panorama. Vous devez ensuite vous diriger vers l’ülot sur votre gauche pas celui avec le feu de camp. Il s’agit du petit Ăźlot avec une accroche pour l’attracteur. Retour au sommaire de la soluce de Horizon Forbidden West
Sommairede la soluce Sommaire de la soluce. Partager; Tweeter; Soluce Horizon Forbidden West 296 669 475 banque de photos, images 360° panoramiques, vecteurs et vidĂ©osEntrepriseSĂ©lectionsPanierBonjour!CrĂ©er un compteSĂ©lectionsNous contacterSĂ©lectionsPartagez des images Alamy avec votre Ă©quipe et vos clientsCrĂ©er une sĂ©lection â€șEntrepriseTrouvez le contenu adaptĂ© pour votre marchĂ©. DĂ©couvrez comment vous pouvez collaborer avec EntrepriseÉducationJeuxMusĂ©esLivres spĂ©cialisĂ©sVoyagesTĂ©lĂ©vision et cinĂ©maRĂ©servez une dĂ©monstrationRechercher des imagesRechercher des banques d’images, vecteurs et vidĂ©osFiltresDanum Photos Stock & Des Images0 TĂ©lĂ©charger des photos de Panorama des montagnes de la banque d'images libres de droits Grand choix des photographies de haute qualitĂ© Prix abordables. Images . Photos. Vecteurs. Illustrations. Collections. Images gratuites. VidĂ©os Éditoriaux Musique et sons Outils . Éditeur VistaCreate. Suppresseur de fond gratuit. Chercher par image. AmĂ©lioration gratuite d'images.
mar 28, 2022 Dans ce guide sur Horizon Forbidden West, nous vous expliquerons tout sur les diffĂ©rentes zones de Panorama que vous pourrez dĂ©couvrir durant dans la carte du jeu. Les panoramas sont des images de l'Ancien Monde que votre focus peut reconstituer une fois que vous serez au bon endroit. Il en existe 9 dans le jeu, mais vous devrez seulement en rĂ©aliser un pour le trophĂ©e 5 objets Ă  collectionner diffĂ©rents rĂ©cupĂ©rĂ©s. Les Couards MĂ©lopĂ©e Le Bosquet de la MĂ©moire Les Morisables Lance ardente Cavidune Les hauteurs nimbĂ©es de brume La longue cote Île aux aiguilles
Onrejoint la cĂŽte ouest du continent de Horizon 2, pour ce panorama qui va vous demander de faire un petit peu de grimpette dans les rochers afin
Resumo Índice Mapa Texto Bibliografia Nota de fim Citação Autor Resumo Suite Ă  un travail de terrain entre 1995 et 2015, dans un village de riziculteurs du Sud-Ouest de la Chine, en tant qu’artiste-chercheuse, j’examine dans ce texte les profondes mutations qui traversent les territoires frontaliers ruraux habitĂ©s par les minoritĂ©s nationales non-Han et en particulier ceux des Hani de la vallĂ©e du fleuve Rouge au Yunnan. Quel devenir pour leur modĂšle ancestral de riziculture irriguĂ©e en terrasse et quels sont les enjeux auxquels ils font face ? Mon travail croise une approche sensible par la photographie, le paysage peint, jusqu’aux Ɠuvres des artistes chinois de l’art contemporain, et examine les politiques patrimoniales d’amĂ©nagement du paysage. Les enjeux de la prĂ©servation ne sont pas seulement environnementaux - biodiversitĂ©, dĂ©veloppement durable, ils sont identitaires - cultures vernaculaires et minoritaires. J’en pointerai les limites et esquisserai le da pĂĄgina Entradas no Ă­ndice Topo da pĂĄgina Texto integral PrĂ©ambule 1 L'appropriation culturelle se manifeste lorsqu’un groupe dominant emprunte ou consomme des Ă©lĂ©ments ... 2 Enwezor dĂ©finit l’exposition Documenta 11 comme “a constellation of disciplinary models that seek t ... 3 Dans le cadre de cet article, il s'agit d'ethnies minoritaires d'une Province appartenant Ă  la RĂ©pu ... 1Le concept de paysage culturel » appliquĂ© Ă  des terres cultivĂ©es soulĂšve des questions – objectivation, patrimonialisation, marchandisation des territoires, du mĂȘme ordre que celles qui agitent le milieu de l’art en rapport avec l’altĂ©ritĂ© et Ă  certains de ses corolaires exotisation et appropriation culturelle1. Dans le contexte chinois, des paysages sont fabriquĂ©s ou maintenus », des corps sont formatĂ©s Yu, 2018 des fictions sont construites, et constituent de nouveaux imaginaires AugĂ©, 1997. L’art contemporain en particulier, depuis l’évĂ©nement artistique Documenta 11 dont le commissariat Ă©tait assurĂ© en 2002 par Okwui Enwezor, est traversĂ© par des questions inhĂ©rentes aux frictions global/local, et questionne les reprĂ©sentations qui en sont faites, dans une perspective postcoloniale2. L’artiste ne met pas seulement le monde en images, il questionne, bouscule les imaginaires, et son travail est source de rĂ©flexion. VoilĂ  pourquoi il m’a paru nĂ©cessaire, aprĂšs avoir dĂ©crit l’environnement culturel dont il est question – un village hani, de me pencher sur la consommation - au sens d’une anthropophagie scopique - de paysage et d’ethnicitĂ©, en Chine, et sur l’interprĂ©tation que fait l’art contemporain de ces phĂ©nomĂšnes3. 4 Sur l’emploi du je, Fabiana Ex-Souza 2020 5 Le titre Riken no ken, une expression du théùtre japonais, signifie le regard Ă©loignĂ© » m’a Ă©tĂ© i ... 6 “MinoritĂ© visible” signifie que, bien que française de naissance, j’ai Ă©tĂ© assignĂ©e Ă  une identitĂ© ... 7 Dans ethno-graphies, une conversation avec Martine Bouchier, publiĂ©e dans Afrikadaa, je cite George ... 2Toute crĂ©ation artistique porte sa subjectivitĂ© qui devient en quelque sorte le manifeste de l’artiste4. Le mien serait mon triptyque Riken no ken, portrait de trois femmes – je suis l’une d’entre elles, vĂȘtues du costume hani5. Il synthĂ©tise les questions qui sous-tendent mon travail d’artiste, d’architecte et de chercheuse, mon point de vue rendant compte Ă©galement de mon expĂ©rience de femme en position de minoritĂ© visible6 » en France, partageant un statut pĂ©riphĂ©rique, comparable, toutes proportions gardĂ©es, avec celui des Hani en Chine, Comme l’ethnologue Georges Condominas qui questionnait son dĂ©sir de s’intĂ©grer Ă  la culture des montagnards du Centre-Vietnam Ă  la lumiĂšre de ses propres origines française et portugo-sinovietnamienne, je cultive l’empathie7. 8 Je rends compte en dĂ©tail de ce processus et de la fonction du dessin, mĂ©dia qui permet une interac ... 3Comment apprĂ©hender les espaces cultivĂ©s des Hani, avec quels outils d’analyse ? Si, en 2020, le dĂ©centrement est de rigueur, en 1995 quand ma recherche a commencĂ© ce n’était pas d’actualitĂ©. Depuis, Philippe Descola a rĂ©flĂ©chi Par-delĂ  Nature et Culture Descola, 2005. Augustin Berque est revenu sur sa notion de sociĂ©tĂ© proto-paysagĂšre qui induisait une hiĂ©rarchie entre les civilisations Ă©voluĂ©es » qui produisent des reprĂ©sentations du paysage, et d’autres qui n’en ont pas Berque, 1998 ; 1994. Cependant, lorsque je partais en Chine pour une rĂ©sidence d’artiste Villa Medicis Hors les Murs » de six mois, en 1995, les principaux thĂ©oriciens français dĂ©crĂ©taient l’apparition du paysage Ă  la Renaissance, sur le fondement qu’il n’y a pas de paysage sans reprĂ©sentation, picturale, ou littĂ©raire », et ce, en Ă©tudiant essentiellement deux sociĂ©tĂ©s la sociĂ©tĂ© occidentale et celle de la Chine ancienne Berque, 1994. Ces grilles de lecture n’étaient pas opĂ©rantes chez les Hani du fleuve Rouge, sociĂ©tĂ© sans Ă©criture qui transmet une culture orale, de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration. Ceci m’a conduite Ă  m’écarter du cadre universitaire et de l’autoritĂ© scientifique pour adopter la subjectivitĂ© de la vision artistique, abandonnant ma thĂšse sur La culture du paysage, riziĂšres des Hani », pour mener ces recherches en suivant d’autres itinĂ©raires. Dans mon approche mĂ©thodologique, il n’y a pas d’entretiens dans le sens ethnographique du terme ; je suis hĂ©bergĂ©e comme le serait une lointaine parente chez la famille hani avec laquelle j’ai tissĂ© des liens affectifs. L’imitation, l’application d’une mĂ©thode sont l’antithĂšse de la dĂ©marche artistique. Cependant, si l’artiste ou l’architecte inventent une rĂ©ponse pour chaque contexte donnĂ©, produisent archives et matĂ©riaux visuels in situ dessin, photographie, relevĂ©, vidĂ©o, il serait rĂ©ducteur de rapprocher la vision de l’artiste de celle du bricoleur. Car si je procĂšde bien par assemblage, collage et analogie, je peux tout autant rĂ©pertorier des objets, esquisser une typologie de la maison hani, faire un inventaire des ouvrages de dĂ©rivation dans les riziĂšres, ou encore, retracer le catalogue des broderies du vĂȘtement fĂ©minin8. En rĂ©alisant ces motifs, les femmes hani ont attirĂ© mon attention lors de mes derniers sĂ©jours en 2005 et 2015, et cette rencontre avec leurs corps, leurs mains, leur mode d’expression visuelle a donnĂ© une autre orientation Ă  ma recherche, selon ce que RanciĂšre nomme play and encounter 2004. Hal Foster a qualifiĂ© de tournant ethnographique », dans un article paru en 1996, cette nouvelle fonction de l’art. A l’issue du premier sĂ©jour de 1995-1996, je prĂ©sentais la sĂ©rie de photographies en noir et blanc ÉlĂ©vation qui renverse le point de vue plongeant sur les riziĂšres en terrasses qui restent littĂ©ralement Ă  la surface » de ces Ă©tendues inondĂ©es. Je changeais alors de focale, proposant d’autres perspectives. Document n° 1 Document n° 1 Myriam Dao, Gravir I, sĂ©rie ElĂ©vation, 2003. Tirage numĂ©rique sur toile. Myriam Dao / ADAGP. Document n° 2 La rĂ©gion du Yunnan en Chine, 2019 RĂ©alisation de l’auteur. I. Le modĂšle Hani, Ă©cosystĂšme et paysage symbolique A. L’écosystĂšme des Hani du fleuve Rouge 4La province chinoise du Yunnan est traversĂ©e par trois grands fleuves qui se dĂ©versent ensuite via le continent asiatique, le MĂ©kong Lancang, le fleuve Bleu Yangzi Jiang, et le fleuve Rouge Hong He Document n° 2. Les riziculteurs hani de la vallĂ©e du fleuve Rouge pratiquent la riziculture sur terrasses irriguĂ©es, construites Ă  flanc de montagne, entre 800 m et 1800 m d’altitude dans la PrĂ©fecture Autonome Hani et Yi du Honghe, ceci sur prĂšs de hectares. Les Hani bĂątissent leurs villages Ă  proximitĂ© immĂ©diate de sources situĂ©es en amont, dans la forĂȘt. De ces sources, lieux sacralisĂ©s, partent des canaux, qui, en se ramifiant, irriguent l’ensemble des riziĂšres en terrasses bĂąties en aval du village. Document n° 3. Document n° 3 Myriam Dao, Le canal principal en amont du village, Yunnan, Chine, 1995, photographie argentique, Myriam Dao / ADAGP. 5Le rĂ©seau d’irrigation parcourt d’abord le village, se remplit au passage des dĂ©jections humaines et animales, et dĂ©pose cet engrais organique dans les canaux avant que ceux-ci acheminent l’eau dans les parcelles cultivĂ©es. Des systĂšmes de dĂ©rivations composĂ©s de pierres placĂ©es dans le canal secondaire d’irrigation, permettent de rĂ©partir l’eau dans toutes les ramifications du rĂ©seau. ParallĂšlement Ă  ce systĂšme d’approvisionnement en eau, des orifices de vidange permettent de rĂ©guler le volume d’eau dans chaque parcelle, ainsi que de les assĂ©cher temporairement Document n° 4. Document n° 4 RiziĂšres, 1995. Photographie argentique de l’auteur. Document n° 5 Coupe sur le village hani, Yunnan, Chine, 2015. Dessin Ă  l’encre de l’auteur. 6L’environnement des Hani ne repose pas uniquement sur la riziculture. La culture du riz partage l’espace avec d’autres productions agricoles qui apportent un complĂ©ment pour l’alimentation et contribuent Ă©galement Ă  un Ă©quilibre agraire Bouchery, 1999. Les parcelles cultivĂ©es Ă  la sortie basse du village fonctionnent comme des pĂ©piniĂšres, rĂ©coltent les dĂ©chets organiques vĂ©gĂ©taux, animaux et humains transformĂ©s en compost – fixateur d’azote – qui fertilisent les plants avant qu’ils ne soient repiquĂ©s en aval. C’est le principe de la permaculture. Les parcelles mises en eau sont le refuge des canards qui s’y alimentent tout en dĂ©barrassant la terre des insectes et autres animaux nuisibles. Dans les parcelles en aval, les Hani pratiquent la pisciculture et pĂȘchent Document n° 5. Cette forme de permaculture rassemble ainsi des espĂšces variĂ©es et se dĂ©veloppe en relation avec tout organisme vivant. L’homme, la nature, les animaux Ă©changent dans le mĂȘme monde Jiao Y., 2011 et 2014. B. Paysage symbolique du monde Hani 7Dans la mythologie hani, l’eau est Ă  l’origine de toutes choses, et d’aprĂšs Li Zi Xian, elle mentionne une vaste Ă©tendue d’eau rĂ©pandue sur terre. » De lĂ  vient l’origine du monde. Les animaux aquatiques qui peuplaient cet ocĂ©an créÚrent toutes les espĂšces humaines ». C’est probablement entre le VIIe et le Xe siĂšcle, sous la dynastie Tang que ce mythe a commencĂ© Ă  prendre forme dans l’imaginaire hani Bouchery, 1995. Un gigantesque poisson rouge femelle a créé les cieux, la terre, toute chose, dieux, hommes, graines. » Document n° 6. Document n° 6 Myriam Dao, Bararama, bijou cĂ©rĂ©moniel hani, Yunnan, Chine, 1995, photographie argentique Myriam Dao / ADAGP. 8L’eau est un bien partagĂ©. A travers une gestion de l’eau collective de la responsabilitĂ© de chacun, c’est une organisation sociale et, pour ainsi dire, vertueuse, qui s’exprime ici. Une terrasse irriguĂ©e en amont possĂšde un trop plein qui dĂ©bouche sur la riziĂšre situĂ©e en contrebas, et ainsi de suite. Chaque parcelle est une propriĂ©tĂ© individuelle appartenant Ă  une famille, mais l’eau qui y circule est partagĂ©e entre tous. Les parcelles ne sont pas seulement mitoyennes, elles partagent la mĂȘme eau suivant un rapport du haut vers le bas, de l’amont Ă  l’aval, de ce fait, hiĂ©rarchisĂ© dans l’espace. L’expression d’une relation communautaire forte est donc inscrite dans chaque parcelle suivant une imbrication complexe Bouchery, 2012. On peut affirmer que chez les Hani, la montagne cultivĂ©e est le lieu d’une sociabilitĂ© – il s’y dĂ©roule des fĂȘtes – et mĂȘme d’une socialitĂ©. 9Les Hani, une sociĂ©tĂ© idĂ©ale, ont-ils une cosmogonie des montagnes et eaux » ? 9 Traduction de Pascal Bouchery. 10 Bouchery, 2012, au sujet de la cosmogonie hani sa structure narrative prĂ©sente des affinitĂ©s av ... 11 Pour le lien entre la cosmogonie de la Chine antique et celle des Hani, cf. Bouchery 2010 et 2012. 10Le concept de beau paysage » ou paysage idĂ©al est dĂ©crit de la sorte par les Hani Xaota-xaotae xu-sa, uphu tsaodzae xu-sa », littĂ©ralement un environnement de montagnes oĂč l’eau s’écoule rapidement » Bouchery, 19959. La montagne et le cours d’eau, voilĂ  ce qui constitue pour les Hani un paysage idĂ©al. L’importance de ces deux Ă©lĂ©ments, la montagne et l’eau – prĂ©sents dans la pensĂ©e de la Chine taoĂŻste – ne doit pas minimiser celle d’un autre facteur l’écoulement rapide de l’eau, autrement dit, le mouvement. S’ils possĂšdent une culture propre Ă  leur territoire spĂ©cifique, les Hani du fleuve Rouge appartiennent cependant, gĂ©ographiquement, au monde chinois10. La vallĂ©e du Fleuve Rouge est une partie de la province du Yunnan. De ce fait, il me parait pertinent d’esquisser un parallĂšle entre le monde hani et le paysage taoĂŻste11. Document n° 7 Shi Tao, Cascade Mingxianquan et Mont Hutouyan, Qing Dynasty, 17e siĂšcle, encre et couleurs sur papier, Sen-oku Hakuko Kan Sumitomo Collection, Kyoto. C. Paysage taoĂŻste 12 Citation du peintre Zong Bing, IVe siĂšcle, Hurvitz L. 1970, "Tsung Ping's Comments on Landscape Pai ... 13 Citation de Mircea Eliade dans Le sacrĂ© et le profane, 1965. 11Les monts et les eaux sont les deux principaux motifs du paysage chinois, au point que ce qui les dĂ©signe en chinois shan shui, est devenu synonyme du genre pictural chinois paysage ». L’objet que se donne la peinture chinoise est de crĂ©er un microcosme, plus vrai que la Nature elle-mĂȘme »12. Si l’homme n’est pas figurativement reprĂ©sentĂ©, il n’est pas pour autant absent ; sa prĂ©sence au monde sous les traits de la nature, laquelle, vĂ©cue ou rĂȘvĂ©e par lui, n’est autre que la projection de sa propre nature profonde tout habitĂ©e d’une vision intĂ©rieure. Ainsi, peindre la Montagne et l’Eau, c’est faire le portrait de l’homme, et plus prĂ©cisĂ©ment, de la dynamique mĂȘme du corps humain Cheng, 1979. Ainsi les peintres taoĂŻstes Ă©tablissent une correspondance entre microcosme et macrocosme par le biais de la conception taoĂŻste du monde et des processus vitaux qui l’animent – les mĂ©ridiens. L’Homme est en symbiose avec le paysage, et c’est prĂ©cisĂ©ment cette harmonie qui doit ĂȘtre montrĂ©e par le peintre. Document n° 7 La Chine taoĂŻste ne connait pas la sĂ©paration entre monde physique et monde phĂ©nomĂ©nal, contrairement Ă  ce qui est apparu avec la ModernitĂ© en Occident. Toutefois, le mot shan shui dĂ©signe plutĂŽt la reprĂ©sentation, et non le rĂ©el. Il s’agit d’un paysage apprĂ©hendĂ© visuellement donc, voire un paysage mental, celui qui est parcouru par les poĂštes qui visitent en esprit ». L’Ɠuvre d’art nous entraĂźne dans un pĂ©riple visuel. Qu’en est-il aujourd’hui ? Loin, trĂšs loin de la conception taoĂŻste du paysage, l’amĂ©nagement du territoire en Chine rĂ©pond plus Ă  un mouvement de théùtralisation du paysage – dans l’esprit de la sociĂ©tĂ© du spectacle », qu’à un souci de placer l’homme en harmonie avec le cosmos. Mircea Eliade notait dĂ©jĂ  en 1965 ...Le Cosmos est devenu opaque, inerte, muet il ne transmet aucun message, n’est porteur d’aucun chiffre »13. II. Une famille de riziculteurs Hani / 1995-2015 14 Le nom de famille a Ă©tĂ© changĂ©. Mes hĂŽtes ne sont pas mes "informateurs" au sens de l'enquĂȘte ethno ... 12En 1995, c’est M. Ma14 nĂ© vers 1930, aujourd’hui arriĂšre-grand-pĂšre, qui m’a accueillie dans le village hani, oĂč je suis restĂ©e deux fois trois mois. Bien que je ne restitue aucun tĂ©moignage de villageois sur le sujet de l’amĂ©nagement touristique, j’ai choisi de ne pas citer le nom du village. M. Ma habitait la maison de briques cuites, rebĂątie avec l’aide des voisins, pour remplacer celle de ses parents en terre crue. BĂątie sur pilotis, l’espace au niveau au sol est dĂ©volu au buffle, seul l’étage est habitĂ© assorti d’un minuscule grenier au second niveau. Sans eau courante, elle est partiellement couverte de chaume, l’autre partie en terrasse est dĂ©diĂ©e au sĂ©chage des rĂ©coltes. 13En 1995, le fils de M. Ma, nĂ© vers 1950, la 2e gĂ©nĂ©ration - aujourd’hui le grand-pĂšre », travaille en ville Ă  l’usine. Parmi ses 4 enfants – la 3e gĂ©nĂ©ration nĂ©e dans les annĂ©es 1980, aujourd’hui les parents », les deux ainĂ©s sont scolarisĂ©s dans la capitale de la prĂ©fecture du Hong He fleuve Rouge, et les deux derniers, inscrits Ă  l’école du village, vivent avec leurs grands-parents qu’ils aident pour de menus travaux agricoles. Lors de ce premier sĂ©jour, mon travail se focalise sur les riziĂšres en terrasses, leur systĂšme d’irrigation, le lien Ă©troit entre le village bĂąti et son milieu. 14Lorsque je reviens en 2005 durant deux semaines pour me focaliser sur les motifs des vĂȘtements fĂ©minins, le fils de M. Ma a repris la maison familiale avec son Ă©pouse et exploite Ă  son tour les riziĂšres. M. Ma, retraitĂ©, s’est installĂ© dans la capitale de la prĂ©fecture, entourĂ©s de ses deux petites filles 3e gĂ©nĂ©ration que j’avais connues Ă©coliĂšres, Ă  leur tour mĂšres chacune d’un garçon appartenant Ă  la 4e gĂ©nĂ©ration les arriĂšre-petits-enfants. C’est au cours de ce second sĂ©jour que je peux Ă©tablir un lien entre les broderies du vĂȘtement fĂ©minin et les tracĂ©s des riziĂšres. Des volutes, courbes et contrecourbes brodĂ©es sur les vĂȘtements ancestraux, sont aujourd’hui encore portĂ©s par les jeunes filles et les femmes hani, mais dans une version manufacturĂ©e. A noter que les voyagistes ont compris l’argument commercial et proposent des formules de sĂ©jour dans les vallĂ©es du fleuve Rouge, illustrĂ©es dans les brochures pour moitiĂ© par des portraits de femmes en costume ethnique colorĂ©, et pour l’autre moitiĂ© par les riziĂšres en terrasses cf. infra, IndigĂ©nisation du paysage. Ils dĂ©crivent les nationalitĂ©s minoritaires ć°‘æ•°æ°‘æ—, shǎoshĂč mĂ­nzĂș comme une mosaĂŻque humaine », et les riziĂšres comme un patchwork miroitant ». La mĂ©taphore paysagĂšre et textile est Ă  son apogĂ©e dans la vallĂ©e du fleuve Rouge ! 15En 2015 je retourne au village pour une durĂ©e de trois semaines. Les deux sƓurs de la 3e gĂ©nĂ©ration travaillent en ville dans le commerce. Les migrations rural-urbain en Chine se sont gĂ©nĂ©ralisĂ©es dans les derniĂšres dĂ©cennies, dues aux disparitĂ©s Ă©conomiques ville/campagne, et leurs effets sociologiques ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s Kleinwechter, 2012. C’est le cas prĂ©cis de leurs deux frĂšres qui ont dĂ» migrer dans un pĂ©rimĂštre plus lointain, Ă  Kunming, dans la capitale de la province du Yunnan, Ă  une journĂ©e de route, pour travailler dans l’industrie, laissant leurs enfants au soin de leurs grands-parents. Ces derniers exploitent toujours les riziĂšres, bien qu’ils me disent avoir atteint l’ñge lĂ©gal de la retraite 60 ans pour un homme, 50 ans pour l’épouse d’un agriculteur, toujours selon eux. GrĂące Ă  l’argent gagnĂ© en ville par leurs enfants, les grands-parents ont pu reconstruire entiĂšrement leur maison. Document n° 8 Toitures et panneaux solaires du village hani, Yunnan, Chine, 2015. Photographie numĂ©rique de l’auteur. 15 Ces savoirs, en particulier la trĂšs riche pharmacopĂ©e relevĂ©e par Bouchery 1999, subissent une fo ... 16La nouvelle structure poteau-poutre en bĂ©ton avec des murs de briques, permet d’augmenter largement la surface bĂątie sur la parcelle, et de doubler la hauteur totale. L’eau courante, chauffĂ©e par un panneau photovoltaĂŻque en toiture, est installĂ©e comme dans la plupart des nouvelles maisons hani. Le changement de mode de vie est manifeste. Ce qui me frappe lors de ce sĂ©jour de 2015, c’est la transformation du village. Toutes les maisons agrandies rĂ©cemment ont empiĂ©tĂ© sur l’espace public, rĂ©duit Ă  sa plus simple expression. Le progrĂšs est arrivĂ©, mais le systĂšme hani est inchangĂ©. De ce fait, les eaux usĂ©es de vaisselle, et des lave-linges, qui circulent toujours d’amont en aval, alimentent en eau polluĂ©e de dĂ©tergent, les riziĂšres en aval. Le mĂ©decin vient au village, Ă  domicile, administrer une injection intraveineuse d’antibiotique Ă  la grand-mĂšre pour soigner un rhume. Cette mĂȘme personne m’avait prodiguĂ© des soins vingt ans plus tĂŽt, frottant des herbes et le dos d’une cuillĂšre sur mon cou et ma nuque pour me guĂ©rir d’une fiĂšvre15. 17Je me demande si les arriĂšre-petits-enfants reprendront la riziculture. Je crains qu’à mon prochain voyage, en 2025, la riziculture du village hani ne soit plus qu’un beau tapis de couleurs changeantes au rythme des saisons, entretenues par les habitants les plus dĂ©munis pour le plaisir des touristes. Ceux qui auront su prendre le tournant, et les arriĂšre-petits-enfants de M. Ma seront sans doute de ceux-lĂ , auront ouvert des chambres d’hĂŽtes dans leur maison agrandie, et le rooftop qui servait jusqu’à prĂ©sent au sĂ©chage des rĂ©coltes accueillera des bagpackers attablĂ©s devant leurs sodas. Document n° 9 Myriam Dao, Village hani dans un monde global, Yunnan, Chine, 2015, photographie numĂ©rique. Myriam Dao / ADAGP. III. Mutations A. Nouveaux flux Ă  travers le territoire 18Les territoires de la vallĂ©e du fleuve Rouge Ă©taient restĂ©s, jusqu’à la fin des annĂ©es 1990, difficiles d’accĂšs, pĂ©riphĂ©riques et non peuplĂ©s par l’ethnie majoritaire Han. Auparavant situĂ©es aux confins, ces rĂ©gions appartiennent aujourd’hui Ă  un espace gĂ©opolitique de premiĂšre importance au contact de quatre pays – la Birmanie, le Laos, le Vietnam, et la ThaĂŻlande, dont les trois premiers directement depuis l’ouverture des frontiĂšres communes. La Chine a normalisĂ© progressivement ses relations avec l’ASEAN et depuis 2010 s’instaure entre eux la plus vaste zone de libre-Ă©change du monde. Ce phĂ©nomĂšne se dĂ©veloppera dans les prochaines annĂ©es avec la construction des nouvelles routes de la Soie du 21e siĂšcle ». La province du Yunnan y sera Ă  la convergence du corridor Chine-Birmanie-Bangladesh et du corridor Chine-PĂ©ninsule indochinoise-Malaisie-IndonĂ©sie. 16 La politique de Beijing dont les deux premiĂšres phases – la construction d’un cadre institutionnel ... 19L’amĂ©lioration des rĂ©seaux de transports dans la vallĂ©e dans le cadre de la politique centrale16 – depuis 2005 le village hani est accessible depuis une autoroute, a prĂ©cipitĂ© une rupture symbolique en coupant le village de son entitĂ© complĂ©mentaire montagne-forĂȘt-source ». Cette autoroute facilite le commerce – les paysans vont vendre leurs denrĂ©es et acheter des marchandises industrialisĂ©es, mais le cercle vertueux » de l’écosystĂšme hani est rompu dĂšs lors que les habitants modifient leurs habitudes de consommation, modes de vie et standards. ImmĂ©diatement perceptible dans les changements architecturaux, vestimentaires et alimentaires, l’impact est tout aussi important au niveau de l’écologie Document n° 9. Cette ouverture vers un monde globalisĂ© se rĂ©percute sur le paysage, et aussi sur les structures de la culture immatĂ©rielle qui le sous-tendent Xin, 2000 du fait d’une forte sinisation » les langues minoritaires se perdent, jusqu’aux noms hani qui ne sont plus transmis, dans la famille Ma comme dans d’autres familles du village. L’épopĂ©e hani Ă©tait pourtant basĂ©e sur un rĂ©cit gĂ©nĂ©alogique. B. Le Théùtre de gĂ©ographie 17 Les seules reprĂ©sentations de riziĂšres sont issues du TraitĂ© de 1637 Tiangong Kaiwu 怩淄開物, L’Exp ... 18 20ConsĂ©quence directe de la nouvelle voie de circulation, les riziĂšres en terrasses intĂšgrent les circuits touristiques massivement. Des photographes viennent dans un premier temps de toute la Chine, puis, du monde entier. Ils s’attachent Ă  donner une image trĂšs picturale » ou pittoresque » du paysage des Hani du fleuve Rouge, vision aussitĂŽt vĂ©hiculĂ©e par les opĂ©rateurs touristiques. Les photographes chinois ont artialisĂ© les riziĂšres en terrasses – pour emprunter cette expression Ă  Alain Roger 1997 – c’est-Ă -dire qu’ils ont fait de ces champs cultivĂ©s en terrasses un objet digne de la reprĂ©sentation artistique – car il faut noter l’absence de ce motif dans la peinture classique chinoise17. Empruntant les codes de ce genre pictural, les photographes ont mis l’accent sur une esthĂ©tique nimbĂ©es de nuages18. PostĂ©s des heures durant au sommet des vallĂ©es, ils attendent le moment oĂč la brume enveloppe les parcelles inondĂ©es. Un nouveau motif pictural est fabriquĂ© celui qui met en scĂšne des riziĂšres inondĂ©es, Ă©tincelantes sous la lumiĂšre, avec des variations colorĂ©es suivant la position du soleil, des saisons, mais avec une constante une reprĂ©sentation en vue plongeante. Les riziĂšres deviennent iconiques. Seules les parcelles inondĂ©es ont la faveur des photographes. Mais ce n’est pas le concept de flux nourricier ou cosmique qui les attire. La prĂ©sence de l’eau ne vaut, pour leurs images, que parce qu’elle permet un jeu de miroir avec le ciel. 19 Op. citĂ© 20 La famille Ma s’est sĂ©parĂ©e de ce bijou de cĂ©rĂ©monie, et j’en ai retrouvĂ© une photographie dans un ... 21Pourtant, la peinture chinoise des montagnes et des eaux, selon Philippe Descola19 n’est aucunement une mise en art ou une artificialisation d’un environnement naturel, mais la mise en image d’une correspondance entre l’homme et le cosmos qui donne Ă  voir ce qui, dans le monde, entre en consonance avec les dispositions humaines. 
, il s’agit toujours d’un “monde en petit”, pour reprendre l’expression de Rolf Stein, 
 qui reproduit le grand monde au sein duquel l’homme peut Ă  la fois tisser des affinitĂ©s et trouver un refuge ». Cette citation fait Ă©cho Ă  la miniaturisation cosmogonique hani, existant au travers du bararama20, bijou de cĂ©rĂ©monie qui synthĂ©tise les correspondances Ă©tablies par les Hani cf. supra Document n° 6, Bararama, bijou cĂ©rĂ©moniel hani. 22Les photographes font abstraction du milieu, de l’écoumĂšne, tout comme le regard moderne s’est distanciĂ© du monde. 23Le tourisme de masse nĂ©cessite des amĂ©nagements panoramiques sur le paysage, et des observation deck, sont amĂ©nagĂ©s. Comme François Jullien je pose la question Est-ce seulement par la vue que l’on peut accĂ©der au paysage ? » Pour lui en effet, le paysage est non seulement affaire de vue, mais aussi de vivre » Jullien, 2014. En rĂ©ponse au besoin de contemplation, le paysage hani est mis en scĂšne. Des paysages dignes de scĂšne de théùtre » ou dĂ©cor. John Brinckerhoff Jackson, dans son article Landscape as Theater », notait le rapprochement entre scĂšne de théùtre et paysage, qui opĂ©rait dĂšs le 16e siĂšcle Brinckerhoff, 1979. L’anglais rend mieux la comparaison avec le mot scenery. Ainsi au Yunnan, on visite les terraced fields scenery et non seulement les riziĂšres, mais les habitants eux-mĂȘmes ! C. IndigĂ©nisation du paysage 21 ć°‘æ•°æ°‘æ—, shǎoshĂč mĂ­nzĂș, nationalitĂ©s minoritaires, le nombre 56 fut contestĂ© en 1953 avant d’ĂȘtre offi ... 24Les rĂ©gions situĂ©es aux marges sud et ouest de la Chine, sont celles qui abritent la plus forte population n’appartenant pas Ă  la nationalitĂ© majoritaire Han. Ainsi, la province du Yunnan, concentre Ă  elle-seule 25 ethnies – sur les 56 minoritĂ©s nationales ou ethnies minoritaires officiellement rĂ©pertoriĂ©es par la RĂ©publique populaire de Chine, dont les populations Hani, Tai, Miao, Yi, qui vivent imbriquĂ©es les unes avec les autres21. Ces ethnies qui vivent au-delĂ  des frontiĂšres chinoises en Birmanie, au Laos, au Vietnam, et en ThaĂŻlande, dĂ©finissent elles-mĂȘmes leur appartenance avec un certain flou, tant par rapport Ă  un territoire physique, qu’à une identitĂ© nationale. 22 Yu L., “Packaging Craftwork, Sharing Heritage Collaborative Brand Promotion in Multiethnic Southwe ... 25Source d’inspiration dans les toutes les sphĂšres de la sociĂ©tĂ© chinoise, le retour Ă  la tradition est happĂ© par le marketing qui en fait un argument de poids, jusqu’à la caricature Liu, 2019. Le tourisme culturel et patrimonial chinois joue donc sur plusieurs facteurs la mise en scĂšne du paysage, et celle des cultures ethniques Milan, 2012, et propose donc un pĂ©riple dans les villages de la vallĂ©e du fleuve Rouge, packaging » combinant ethnies minoritaires aux tenues colorĂ©es et riziĂšres en terrasses22. Document n° 10 Myriam Dao, Maison Mogu » du village hani, Yunnan, Chine, 1995. Photographie argentique. Myriam Dao / ADAGP. 26A la propagande historique sur les ethnies minoritaires hĂ©ritĂ©e des Ă©coles de sciences sociales marxistes chinoises Wu, 2015 et Guo, 2019, vient s’ajouter l’appĂ©tence de l’industrie touristique pour le storytelling. C’est ainsi que la lĂ©gende entourant les maisons champignons » hani a Ă©tĂ© idĂ©alisĂ©e le mont Re Luo est rouge et vert, les champignons poussent partout. Le petit champignon ne craint ni le vent ni la pluie, d’une belle apparence inoubliable. » Rongxing, 2018 Document n° 10. Le mythe d’une maison bioclimatique hani chaude en hiver et fraiche durant l’étĂ©, ventilĂ©e et sĂšche » Gao, 2013, conforte ainsi le choix des promoteurs immobiliers qui n’hĂ©sitent pas Ă  faire du style maison champignon » un argument de ventes des maisons sur pilotis de leurs villages de vacances Document n° 11. Document n° 11 Village de vacances de style hani, Yunnan, Chine, 2015. Photographie numĂ©rique de l’auteur. 23 InvitĂ© au Symposium qui s’est tenu le 12 mars 2016 en marge de l’exposition Bentu, par Philip Tinar ... 27A travers cette stratĂ©gie marketing de l’industrie touristique, on frĂŽle ce que dĂ©nonçait l’artiste chinois Qiu Zhijie, invitĂ© Ă  s’exprimer Ă  la fondation Louis Vuitton en 2016, Ă  savoir, l’exploitation superficielle des stĂ©rĂ©otypes de la tradition »23. Il explique un usage qui exploite l’apparence de la tradition sans chercher, ni Ă  la comprendre ou Ă  l’approfondir, ni Ă  la dĂ©construire ou la faire Ă©voluer. D. Patrimonialisation du paysage culturel » 24 Paysage culturel des riziĂšres en terrasse des Hani de Honghe 28L’annĂ©e 2013 marque plus encore le tournant patrimonial pour la vallĂ©e du fleuve Rouge le paysage des Hani devient un objet » inscrit sur les listes du Patrimoine Mondial de l’Unesco24, au titre de paysage culturel, c’est-Ă -dire que l’ensemble de son Ă©coumĂšne est reconnu comme devant ĂȘtre prĂ©servĂ©, avec toute l’organisation sociale, religieuse et Ă©cologique dont il dĂ©coule. D’aprĂšs l’Unesco, les paysages culturels sont des ƒuvres mĂȘlant la nature et l’empreinte qu’y a laissĂ©e l’ĂȘtre humain, les paysages culturels expriment la longue et intime relation des peuples avec leur environnement ». Le gouvernement chinois est tenu de mettre en Ɠuvre des mesures de protection et de mises en valeur. A premiĂšre vue, ces mesures devraient bĂ©nĂ©ficier aux villages et Ă  leurs populations, Ă  moins que le vernaculaire ne soit instrumentalisĂ©, Ă©tant entendu qu’en Chine, il ne peut ĂȘtre question d’enjeu identitaire. L’indigĂ©nĂ©itĂ©, si elle est reconnue comme culturelle, n’est en aucun cas une indigĂ©nĂ©itĂ© politique, il n’y a pas de peuples autochtones » en Chine. IV. Vers de nouveaux paradigmes 25 Site de l’Agence française de dĂ©veloppement ... 29La civilisation Ă©cologique » du gouvernement chinois les enjeux du programme L’écologie, la lutte contre la pollution et le dĂ©rĂšglement climatique, la prĂ©servation de la biodiversitĂ©, sont aujourd’hui des sujets de prĂ©occupation centraux pour les autoritĂ©s chinoises », selon le Guide mĂ©thodologique de l’agence française de dĂ©veloppement, AFD de PĂ©kin25. CrĂ©er les conditions d’une civilisation Ă©cologique » est un mot d’ordre du prĂ©sident Xi Jinping. La Chine est ainsi devenue en 2016 le premier producteur mondial d’énergie renouvelable selon l’Agence internationale de l’énergie. Par ailleurs, son gouvernement veut combler les inĂ©galitĂ©s Ville/Campagne en prĂŽnant le dĂ©veloppement Ă©conomique du monde rural. C’est ici que le tourisme, en particulier l’éco-tourisme, joue un rĂŽle de premier plan. 30Ces trois facteurs – transition Ă©cologique, dĂ©veloppement Ă©conomique, inscription patrimoniale du paysage culturel, dans le contexte des paysages de riziĂšres de la vallĂ©e du fleuve Rouge, convergent tout naturellement vers la crĂ©ation d’espaces protĂ©gĂ©s. Afin d’éviter l’arbitraire d’une politique verticale, plusieurs Ă©tapes devront ĂȘtre regardĂ©es avec attention la concordance des caractĂšres locaux avec les critĂšres listĂ©s par les experts et la labellisation qui en dĂ©coule. A. Parcs Naturels paysage sauvage vs paysage cultivĂ© Document n° 12 Myriam Dao, DegrĂ©s I et II, sĂ©rie ElĂ©vation, 2003, tirage numĂ©rique sur toile. Myriam Dao / ADAGP. 26 Wang Q., Parcs naturels, valorisation des paysages, reconversion des territoires », confĂ©rence du ... 31SacrĂ© versus profane ? Mon travail photographique DegrĂ©s I et II » par juxtaposition d’image, pointait ce dualisme Document n° 12. Aujourd’hui, la Chine se trouve face Ă  cette dualitĂ© dans la rĂ©flexion que mĂšnent ses institutions sur la crĂ©ation de parcs naturels »,26 Ă©tudiant avec intĂ©rĂȘt deux modĂšles celui des Parcs Nationaux amĂ©ricains, qui concernent les espaces sauvages », et le modĂšle français, appliquĂ© aux espaces ruraux et peuplĂ©s. 27 Les effets sociopolitiques des migrations forcĂ©es en Chine. liĂ©es aux grands travaux hydrauliques 32- Les Parcs Nationaux amĂ©ricains, pourraient inspirer l’amĂ©nagement d’espaces sauvages inhabitĂ©s » de l’Ouest chinois. Le modĂšle amĂ©ricain porte avec lui la menace de relocalisation des quelques populations dissĂ©minĂ©es sur le territoire Ă  amĂ©nager, afin de conforter le mythe de l’espace sauvage. La crĂ©ation des Parcs nationaux amĂ©ricains furent lourds de consĂ©quence pour les populations autochtones, en particulier celle de Yellowstone, sur des Ă©tendues prĂ©tendument qualifiĂ©es de uninhabited wilderness », terres sacrĂ©es appartenant aux Cheyennes, entre autres tribus Burnham, 2000. Mais en cela, la Chine n’a nul besoin de modĂšle, ayant dĂ©jĂ  montrĂ© que les dĂ©placements de population ne sont pas un obstacle Ă  sa politique d’amĂ©nagement du territoire cf. barrage des Trois-Gorges27. 28 Site de l’Agence française de dĂ©veloppement ... 33- Le modĂšle français des PNR Parcs Naturels rĂ©gionaux est dĂ©jĂ  mis en Ɠuvre, avec l’aide de l’Agence française de dĂ©veloppement28, dans la province du Zhejiang, trĂšs dense, oĂč le Parc National de Xianju PNX est en cours d’achĂšvement, sur le modĂšle du Parc Naturel RĂ©gional des Ballons des Vosges avec lequel il a un partenariat. Créés Ă  la fin des annĂ©es soixante, les parcs français ont vocation Ă  prĂ©server tant les Ă©cosystĂšmes que des Ă©conomies locales, artisanales ou rurales Wang, 2019. Le projet PNX promet des effets pĂ©rennes Ă  travers la mise en place de processus consultatifs et participatifs au niveau du territoire et des actions de renforcement de capacitĂ©s sur les aspects de gouvernance du parc », avec pour ambition de rĂ©pliquer ce modĂšle Ă  plus large Ă©chelle. 34MĂȘme stratĂ©gie pour l’agence WHITRAP basĂ©e Ă  Shanghai et constituĂ©e d’experts internationaux et chinois patrimoine, architecture, anthropologie, droit, urbanisme, Ă©cotourisme, agronomie, sociologie, etc., qui se positionne sur les petites localitĂ©s, et affirme s’appuyer sur la connaissance du local. Dans leurs textes, tout semble bien maitrisĂ© et extrĂȘmement vertueux. 35 Aucune stratĂ©gie territoriale ne devrait ĂȘtre Ă©laborĂ©e sans la comprĂ©hension des systĂšmes territoriaux complexes en jeu et sans identification des valeurs culturelles et naturelles, tangibles et intangibles dont ces paysages sont porteurs » Pola, 2019. 36Cependant, la mise en Ɠuvre de ces principes atteste une autre rĂ©alitĂ©. V. Les compagnons pervers du dĂ©veloppement local29 A. L’écotourisme consomme plus d’électricitĂ© 37C’est un des paradoxes du dĂ©veloppement durable. Car si le tourisme de masse offre un potentiel de dĂ©veloppement en Chine, il s’accompagne d’un revers une demande en Ă©nergie exponentielle. Les investissements de l’Agence française de dĂ©veloppement pour le Parc National de Xianju, par exemple, ne seront rentabilisĂ©s que si le tourisme y affiche complet. Or, c’est bien ce modĂšle qui pourrait s’appliquer au Yunnan, dans la vallĂ©e du fleuve Rouge. Les sites ne seront prĂ©servĂ©s qu’en Ă©change d’une augmentation de la capacitĂ© d’accueil des touristes. 30 Article du Monde 2005, Les barrages hydroĂ©lectriques, flĂ©au moderne des minoritĂ©s du Yunnan chino ... 38Comme nous l’indiquions en introduction, cette province est situĂ©e presque Ă  la source de trois fleuves au dĂ©bit important. De ce fait, de nombreux barrages produisent l’hydroĂ©lectricitĂ© en abondance, Ă  tel point que Kunming, la capitale provinciale de cinq millions d’habitants, roule au tout Ă©lectrique automobiles et deux-roues. Depuis la construction de barrages hydroĂ©lectriques en amont du fleuve Rouge, on note des perturbations dans sa partie aval, comme celles que le Vietnam dĂ©plore dĂ©jĂ . Mais on peut craindre sur tout le cours du fleuve une pĂ©nurie d’eau pour irriguer les terrasses, ainsi qu’un risque d’érosion en augmentation30. 31 Minhua L. Consumption of Packaged Convenience Food among Left-behind Children in Rural China, Inte ... 39Écologie Ă  deux vitesses Les experts de la National Cultural Heritage Administration rĂ©habilitent les villages faisant partie de la Liste du Patrimoine mondial. Que va-t-il advenir des villages qui ne rĂ©pondent pas Ă  tous les critĂšres patrimoniaux et qui, Ă©chappant aux grilles d’analyse des experts, sont non Ă©ligibles Ă  une politique de dĂ©veloppement ? Le village hani dĂ©crit plus haut est un cas typique de ceux-lĂ  situĂ© Ă  moins de 10 km d’un village identifiĂ©, lui, comme de haute valeur patrimoniale », et prĂ©servĂ© comme tel, panneaux explicatifs en anglais-mandarin devant des reconstitution de lavoir, de moulin Ă  riz, d’autel du sacrifice du buffle, gestion des dĂ©chets policĂ©e il Ă©chappe Ă  la stratĂ©gie de prĂ©servation culturelle et environnementale. La prĂ©servation ne concerne ni le village ni les riziĂšres qui le nourrissent. InchangĂ©es au premier regard, les riziĂšres sont aujourd’hui polluĂ©es par l’eau qui les alimente, chargĂ©e de produits rĂ©sultant des changements de consommation des habitants. Dans les rues du village, les caniveaux, charrient les emballages de papier bonbons et autres produits packagĂ©s31 remplaçant dĂ©sormais les brochettes de tofu des marchandes locales Document n° 13. Le village est dĂ©naturĂ© par un dĂ©veloppement sauvage des nouvelles constructions, une gestion des dĂ©chets et des eaux usĂ©es dĂ©sastreuse, et tous ces points deviendraient problĂ©matiques si le village accueillait des touristes. Sans parler du dĂ©boisement problĂ©matique de la forĂȘt et l’altĂ©ration de son Ă©cosystĂšme. Document n° 13 Pollution des canaux du village hani, Yunnan, Chine, 2015. Photographie numĂ©rique de l’auteur. B. Cultiver le paysage pour le tourisme rural 32 Le travail agricole est particuliĂšrement pĂ©nible en raison de la forte dĂ©clivitĂ© du terrain, qui en ... 40La patrimonialisation des riziĂšres en terrasses de la vallĂ©e du fleuve Rouge appelle une question Chan et al., 2016. Les riziculteurs hani seront-ils condamnĂ©s, par le biais du label Patrimoine mondial de l’Unesco » Ă  cultiver le paysage, et bientĂŽt subventionnĂ©s pour entretenir un lieu touristique32 ? 41L’inscription sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco a Ă©tĂ© immĂ©diatement suivie de mesures. Ainsi, en 2013, dans le cadre de la politique de relance des villages ruraux Chinese Traditional Villages », le gouvernement chinois lance une vaste propagande, s’appuyant sur la tĂ©lĂ©vision. Le patrimoine rural est prĂ©sentĂ© ici comme un levier important de dĂ©veloppement Ă©conomique pour les gouvernements locaux et les industries du tourisme. La sĂ©rie-documentaire tĂ©lĂ©visĂ©e Nostalgia, produite par le DĂ©partement de propagande Centrale de l’administration d’état pour la presse », pour CCTV, la chaine nationale, met en scĂšne le village de Huanglingcun, dans la province du Jiangxi, entourĂ© de forĂȘts et de champs Ă©tagĂ©s en terrasses. Les reconstructions d’habitations traditionnelles font pendant Ă  la mise scĂšne paysagĂšre, et les champs cultivĂ©s en terrasses sont plantĂ©s de diffĂ©rentes semences variant suivant les saisons et l’attente esthĂ©tique des visiteurs qui peuvent les admirer depuis une passerelle surplombante. VI. Des alternatives 33 comme l’atteste le cas de l’anthropologue Yu Xiaogang devenu fervent dĂ©fenseur de l’environnement d ... 42La description du village de Huanglingcun n’est pas issue d’une dystopie, mais de l’un des effets pervers du systĂšme trĂšs vertical de dĂ©veloppement rural. Des voix critiques se font entendre Ă©manant de diffĂ©rentes sphĂšres, tant dans le milieu des sciences sociales - les anthropologues sont attentifs aux changements Ă  l’Ɠuvre dans la chine des ethnies minoritaires33, que dans celui des arts contemporains et du cinĂ©ma, tous inspirĂ©s par un retour aux sources. Elles disent l’importance du point de vue local et pĂ©riphĂ©rique, et de l’activisme dont font preuve les acteurs locaux McLaren, 2011. A. Écologie native » 43A la fin des annĂ©es 1990, un concept Ă©merge dans la littĂ©rature, puis dans le monde universitaire, celui de yuanshengtai ćŽŸç”Ÿæ€, qui peut se traduire par Ă©cologie native » ou primitive Yu L., 2018. Cette notion se trouve Ă  l’intersection des prĂ©occupations sur l’harmonie entre la nature et l’homme, la coexistence et la prĂ©servation du patrimoine, des savoirs et des arts autochtones. La notion d’écologie native » a pu ĂȘtre largement dĂ©voyĂ©e par le marketing, les mĂ©dias, aprĂšs avoir Ă©tĂ© l’apanage des Ă©lites culturelles, le risque Ă©tant une vision figĂ©e du primitif » et de l’authentique », notamment dans les politiques d’amĂ©nagement du paysage. B. Le retour Ă  la terre des artistes contemporains chinois 34 Catalogue de l’exposition, Sous la direction de PagĂ© S., BossĂ© L. et Tinari P., 2016, Bentu des a ... 35 Dao M., 2016 Retour Ă  la campagne artistes chinois Ă  la Fondation Louis Vuitton» http//vernacu ... 44En 2016, la fondation Louis Vuitton prĂ©sente l’exposition Bentu, des artistes chinois dans la turbulence des mutations »34. Bentu, æœŹćœŸběn tǔ, littĂ©ralement, ce sont les racines, au sens du retour aux origines, un terme qui a pu ĂȘtre perçu comme profondĂ©ment pĂ©joratif il y a une vingtaine d’annĂ©es, avec mĂȘme une connotation chauviniste, mais qui connaĂźt un renouveau particulier en Chine, notamment dans le champ de l’art contemporain chinois. Ce concept qui peut faire Ă©cho Ă  celui de yuanshengtai, est aujourd’hui au centre des rĂ©flexions des artistes, des critiques et des chercheurs. Les artistes revendiquent une hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© culturelle, Ă  l’inverse d’une culture imposĂ©e Ă  partir d’un centre, et tendent Ă  abolir la distance entre centre et pĂ©riphĂ©rie35. 45L’artiste Liu Xiaodong, originaire d’un village de la province du Liaoning, revient sur les lieux trente ans aprĂšs. Ses portraits Ă  l’huile sur toile s’apparentent au courant de la photographie vernaculaire, dans la forme, comme dans la dĂ©marche, par exemple lorsqu’il documente le quotidien de ses amis ouvriers et paysans dans un espace dont il a notĂ© les profondes transformations, sociales, urbaines, Ă©cologiques Document n° 14. Document n° 14 Liu Xiaodong, Bent Rib, 2010, Oil on canvas, 150 x 140 cm Liu Xiaodong ; Courtesy Lisson Gallery. 46S’inspirant de la peinture classique, Qiu Zhijie propose From Huaxia to China, un panorama composĂ© de paysages de montagnes et de riviĂšres qui traduit les mutations qui ont transformĂ© la Chine ces derniĂšres annĂ©es, sur le plan culturel, Ă©conomique, politique et spirituel cf. supra, le discours critique de Qiu Zhijie au sujet de l’exploitation de la tradition, lors d’une confĂ©rence Ă  la Fondation Louis Vuitton Document n° 15. Document n° 15 Qiu Zhijie From Huaxia to China, dĂ©tail, 2015, Courtesy the Artist and GALLERY CONTINUA. 36 “We should seek for the source of the problem, and then try to find the solution”. Translation by H ... 47Les Ɠuvres de ces artistes de gĂ©nĂ©rations diffĂ©rentes rĂ©percutent les nouvelles donnes de l’économie et de l’écologie et parmi elles, notable, la transformation des rapports ville/campagne. L’artiste Hu Xiangqian va encore plus loin dans une critique de la gouvernance centralisĂ©e, en 2013, avec son Ɠuvre vidĂ©o Speech at the Edge of the World ». On y voit l’artiste performant un discours devant une assemblĂ©e d’élĂšves alignĂ©s en rang. Venant d’une ville qu’il situe comme Ă©tant un coin de terre perdu au bout du monde, Ă  l’extrĂȘme sud de la province du Guangdong, il s’adresse aux Ă©lĂšves comme le ferait un coach pour les motiver, suivant les mĂ©thodes en management du monde des affaires, les exhortant d’un Et alors, nous trouverons les solutions Ă  ces problĂšmes36 », Ă©tant entendu que ce nous, c’est celui des personnes directement concernĂ©es, un NOUS local, et non pas le NOUS d’une centralitĂ© ou d’un monde global. Conclusion 37 Toutefois il est Ă  noter que le statut de rĂ©gion autonome » du Guangxi » offre plus d’autonomie a ... 48Pour Ă  la fois satisfaire les intĂ©rĂȘts locaux – rĂ©duction de la pauvretĂ©, maintien de la culture ancestrale et rĂ©pondre aux enjeux Ă  l’échelle d’un monde globalisĂ© – Ă©conomie touristique, l’expĂ©rience d’autres paysages ruraux amĂ©nagĂ© pour le tourisme en Chine peut ĂȘtre riche d’enseignements. Dans la rĂ©gion autonome du Guangxi, le village de Ping An prĂ©sente une problĂ©matique similaire, avec une communautĂ© de riziculteurs en terrasses irriguĂ©es de la nationalitĂ© zhuang37. En 1993 Ă  l’occasion d’une mission ethnographique avec l’AcadĂ©mie des Sciences Sociales de Nanning, j’ai pu noter les tensions existantes entre riziculteurs et acteurs d’une Ă©conomie touristique naissante. Pendant que celle-ci prenait son essor au dĂ©triment de celle de l’agriculture, la question majeure Ă©tait dĂ©jĂ  celle du maintien des terrasses cultivĂ©es comme objet touristique, avec le souci de trouver de la main d’Ɠuvre. Depuis lors, la gouvernance locale a créé des subventions pour les familles qui tirent leur seul moyen de subsistance de la terre. On peut dĂ©jĂ  tirer un bilan des premiĂšres Ă©tudes menĂ©es Kimmel, 2015. Je livre ici quelques pistes de rĂ©flexion sur le devenir des paysages et des cultures minoritaires. 49La premiĂšre piste concerne en premier lieu les habitants, premiers concernĂ©s. 50Elles viseraient Ă  assurer l’autosuffisance ou au moins la sĂ©curitĂ© alimentaire, Ă  les faire bĂ©nĂ©ficier Ă©quitablement et consĂ©quemment des retombĂ©es de l’économie touristique et des secteurs connexes comme celui de l’immobilier de loisir, en Ă©vitant la spĂ©culation sur les terres cultivables Yuen, 2014, Ă  assurer la reprĂ©sentativitĂ© des Hani dans les instances locales provinciales, municipales et villageoises, ceci pour contrebalancer l’influence idĂ©ologique du gouvernement central, Ă  inciter les acteurs du tourisme Ă  consommer local et Ă©quitable, ceci en limitant le branding » du territoire et en impliquant fortement les acteurs locaux. 51Le second volet concerne l’environnement dans son entiĂšretĂ©, montagne, forĂȘt, source, village, riziĂšres et fleuve. Il anticiperait les risques pour l’écosystĂšme en reboisant, traitant l’érosion des sols et les glissements de terrain, maitrisant la pollution de l’eau et des sols. Ensuite, il conviendrait de limiter la consommation eau, Ă©lectricitĂ©, en Ă©duquant et encourageant des pratiques moins dommageables en limitant la circulation motorisĂ©e, et encourager la diversification des cultures, en aidant au maintien des cultures vivriĂšres locales. Mais la question de fond est celle des ressources en eau, qui ne pourra ĂȘtre traitĂ©e qu’en mĂȘme temps que celle de l’énergie barrages, retenues d’eau, qui, elle, est une question d’ordre national. Le tourisme peut contribuer Ă  la protection des paysages cultivĂ©s comme cela est le cas au Japon, aux Philippines et en IndonĂ©sie. Clifford Geertz 1972, p. 84 a Ă©tudiĂ© le systĂšme d’irrigation ancestral Ă  Bali, et selon lui Une sociĂ©tĂ© Ă©tablie est le produit final d’une si longue histoire d’adaptation Ă  son environnement qu’elle a fait de cet environnement, en quelque sorte, une dimension d’elle-mĂȘme ». 52Ce que je souhaite rappeler par cette citation, c’est que, si importantes soient les mutations que les Hani traversent depuis le dĂ©but des annĂ©es 2000, le fondement de leur culture demeurera en partie parce qu’elle est dĂ©jĂ  inscrite au Patrimoine mondial et qu’artistes et chercheurs continuent de la documenter. Bien qu’en 2015 les riziculteurs hani se soucient prioritairement de quitter des conditions de vie prĂ©caires, il se pourrait que dans quelques annĂ©es des jeunes gens hani trouvent un intĂ©rĂȘt Ă  l’existence d’un fonds d’archives visuelles auxquelles, modestement, j’aurais participĂ©. Chacune de mes visites Ă  la famille Ma m’a amenĂ©e Ă  voir des pans de leur culture disparaitre. Ce constat a motivĂ© mon travail d’artiste consistant majoritairement Ă  inventorier, Ă  fixer des traces, des empreintes de ce qui a existĂ©, Ă  crĂ©er de l’archive visuelle. Mon objectif premier a Ă©tĂ© de leur donner ces recueils de dessins et photographies. 53Les objets sur lesquels je travaille ne sont pas neutres, politiquement parlant. En les approfondissant, me sont apparues distinctement leurs connections avec le monde global, le partage de ressources, les enjeux d’amĂ©nagement de l’espace, ainsi que le rapport culture minoritaire / culture dominante. M’inscrivant dans une tradition française d’intellectuels et artistes engagĂ©s, j’ai choisi, en tant qu’artiste travaillant sur la colonialitĂ©, de me positionner du cĂŽtĂ© de la culture dominĂ©e et effacĂ©e, celle de la culture hani Quiroz, 2019. 54Je souhaitais donc Ă©galement pointer le risque de voir une culture minoritaire disparaitre, remplacĂ©e par les standards de vie de la culture dominante Han, que ce soit dans la langue, l’éducation, l’architecture, l’environnement et le paysage. Il reste, selon moi, un autre modĂšle de dĂ©veloppement Ă  inventer dans les dĂ©cennies Ă  venir. 55L’artiste est un lanceur d’alerte, rĂŽle dont les artistes chinois que j’ai citĂ©s se sont saisi pour pointer les piĂšges du branding, ou folklorisation de la tradition, tant pour la culture matĂ©rielle qu’immatĂ©rielle. Ce papier se veut donc une illustration des questions que les artistes contemporains – dans la mouvance de l’artiste en ethnographe » identifiĂ©e par Hal Foster, peuvent soulever et rendre visibles, et, Ă  partir de lĂ , ce papier tente de faire bouger les lignes entre acadĂ©mie et sphĂšre artistique, confĂ©rant un statut autre Ă  l’image, celui d’un manifeste. Topo da pĂĄgina Bibliografia AugĂ©, M. 1997, La Guerre des rĂȘves. Exercices d’ethno-fiction, Le Seuil, Paris. BĂĄi, Y. 2013, ć“ˆć°Œæ—æœé„°æ–‡ćŒ–äž­çš„ćŽ†ćČèź°ćż† 仄äș‘ć—çœç»żæ˜„掿"çȘæ‹–ćžƒçŽ›"äžș䟋, äș‘ć—äșș民ć‡ș版瀟. Berque, A. 1994, DirigĂ© par, Cinq propositions pour une thĂ©orie du paysage. Pays Paysage, Champ Vallon, Paris. Berque, A. 1995, rĂ©ed. 1998, Les Raisons du paysage. De la Chine antique aux environnements de synthĂšse, Hazan, Paris. Bouchery, P. 1995, Les Hani, introduction Ă  l’étude d’une population tibĂ©to-birmane du Yunnan en relation avec la Chine. ThĂšse de doctorat, UniversitĂ© Paris X, Nanterre. 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Cuthbert, 1998. 2 Enwezor dĂ©finit l’exposition Documenta 11 comme “a constellation of disciplinary models that seek to explain and interrogate ongoing historical processes and radical change, spatial and temporal dynamics, as well as fields of actions and ideas, and systems of interpretation and production” Enwezor, 2002, p. 49 Platforms Five Constellations, Domains of Knowledge and Artistic Productions, Circuits of Research. 3 Dans le cadre de cet article, il s'agit d'ethnies minoritaires d'une Province appartenant Ă  la RĂ©publique populaire de Chine qui ne reconnait pas de peuples autochtones, mais la prééminence de la doctrine du centre sur celle de la pĂ©riphĂ©rie y est Ă©tablie. 4 Sur l’emploi du je, Fabiana Ex-Souza 2020 5 Le titre Riken no ken, une expression du théùtre japonais, signifie le regard Ă©loignĂ© » m’a Ă©tĂ© inspirĂ© par Claude LĂ©vi Strauss qui questionne la position de l'ethnologue LĂ©vi Strauss, 2011. Il Ă©voque la technique du dĂ©paysement comme un moyen de se placer en dedans et qui permet Ă  l’ethnologue de s’identifier au groupe dont il partage l’existence, en mĂȘme temps qu’il prend la distance lui permettant de se voir lui-mĂȘme depuis l’extĂ©rieur. Les femmes hani tenaient Ă  ce que je revĂȘte leur costume, le portrait Riken no ken est issu d’une collaboration. Le commissaire d’exposition Okwui Enwezor se rĂ©clamait de cet Ă©loignement tout en dĂ©fendant le concept d’Intense ProximitĂ© » pour la Triennale 2012 au Palais de Tokyo. Enwezor, 2012 6 “MinoritĂ© visible” signifie que, bien que française de naissance, j’ai Ă©tĂ© assignĂ©e Ă  une identitĂ© de part mon apparence supposĂ©e d’origine ethnique ». 7 Dans ethno-graphies, une conversation avec Martine Bouchier, publiĂ©e dans Afrikadaa, je cite Georges Condominas Comment peut-on ĂȘtre mĂ©tis ? Ă©crit-il, projetant de consacrer une Ă©tude ethnologique aux mĂ©tis, dont chacun est en quelque sorte une petite minoritĂ© ethnique ». Afrikadaa n°9 paru en 2015, pp. 120-127, accessible en ligne en juin 2020 8 Je rends compte en dĂ©tail de ce processus et de la fonction du dessin, mĂ©dia qui permet une interaction, dans une conversation avec Martine Bouchier ibid. 9 Traduction de Pascal Bouchery. 10 Bouchery, 2012, au sujet de la cosmogonie hani sa structure narrative prĂ©sente des affinitĂ©s avec le rĂ©cit de nature cosmogonique contenu dans le cĂ©lĂšbre Almanach de Chu de la pĂ©riode des Royaumes Combattants. » 11 Pour le lien entre la cosmogonie de la Chine antique et celle des Hani, cf. Bouchery 2010 et 2012. 12 Citation du peintre Zong Bing, IVe siĂšcle, Hurvitz L. 1970, "Tsung Ping's Comments on Landscape Painting", Artibus Asiae, Vol. 32, No. 2-3, pp. 146–156. 13 Citation de Mircea Eliade dans Le sacrĂ© et le profane, 1965. 14 Le nom de famille a Ă©tĂ© changĂ©. Mes hĂŽtes ne sont pas mes "informateurs" au sens de l'enquĂȘte ethnologique. Aussi, je ne souhaite exploiter ni leur image, ni les opinions livrĂ©es dans une sphĂšre privĂ©e. Cela aurait Ă©tĂ© fort diffĂ©rent s'ils avaient Ă©mis le souhait de participer et Ă  ce moment-lĂ , j'aurais souhaitĂ© qu'ils soient L'abandon de ma thĂšse en gĂ©ographie, ma sortie de l'universitĂ©, et le choix du statut d'artiste ont Ă©tĂ© pour moi des actes de dĂ©construction de la posture universitaire. Je suis tout Ă  fait consciente du fait que l'artiste est parfois dans une position surplombante similaire Ă  celle de l'anthropologue. Mais selon moi, ce surplomb est Ă©troitement imbriquĂ© au devenir des "matĂ©riaux" recueillis, transformĂ©s ou créés vont-ils ĂȘtre exposĂ©s, vendus, autrement dit, la culture de "l'Autre" est-elle soumise Ă  une sorte d'appropriation culturelle ? Je continue Ă  m’interroger sur ces questions complexes. 15 Ces savoirs, en particulier la trĂšs riche pharmacopĂ©e relevĂ©e par Bouchery 1999, subissent une forme d’oppression Ă©pistĂ©mique. 16 La politique de Beijing dont les deux premiĂšres phases – la construction d’un cadre institutionnel et de gouvernance pour revitaliser les zones rurales d’ici 2020, la modernisation des zones rurales et de l’agriculture d’ici 2030. 17 Les seules reprĂ©sentations de riziĂšres sont issues du TraitĂ© de 1637 Tiangong Kaiwu 怩淄開物, L’Exploitation des Ɠuvres de la nature », comportant des illustrations sous l’angle de l'agriculture et de l'artisanat. 18 19 Op. citĂ© 20 La famille Ma s’est sĂ©parĂ©e de ce bijou de cĂ©rĂ©monie, et j’en ai retrouvĂ© une photographie dans un ouvrage Ă©ditĂ© au Yunnan BĂĄi, 2013, p. 91. 21 ć°‘æ•°æ°‘æ—, shǎoshĂč mĂ­nzĂș, nationalitĂ©s minoritaires, le nombre 56 fut contestĂ© en 1953 avant d’ĂȘtre officiellement adoptĂ© en 1954, en particulier dans la Province du Yunnan oĂč 200 diffĂ©rents groupes ethniques avaient clamĂ© leur existence Mullaney, 2011. 22 Yu L., “Packaging Craftwork, Sharing Heritage Collaborative Brand Promotion in Multiethnic Southwest China”, International Conference of Asian Scolars, ICAS 11, 2019, Leiden. 23 InvitĂ© au Symposium qui s’est tenu le 12 mars 2016 en marge de l’exposition Bentu, par Philip Tinari, co-commissaire et directeur du centre d’art UCCA Ă  PĂ©kin. 24 Paysage culturel des riziĂšres en terrasse des Hani de Honghe 25 Site de l’Agence française de dĂ©veloppement 26 Wang Q., Parcs naturels, valorisation des paysages, reconversion des territoires », confĂ©rence du 15 octobre 2019, en ligne sur le site de la CitĂ© de l'architecture et du Patrimoine 27 Les effets sociopolitiques des migrations forcĂ©es en Chine. liĂ©es aux grands travaux hydrauliques L'exemple du barrage des Trois-Gorges 28 Site de l’Agence française de dĂ©veloppement 29 J’emprunte cette expression Ă  Michael Cernea, citĂ© ici 30 Article du Monde 2005, Les barrages hydroĂ©lectriques, flĂ©au moderne des minoritĂ©s du Yunnan chinois » 31 Minhua L. Consumption of Packaged Convenience Food among Left-behind Children in Rural China, International Conference of Asian Scolars, ICAS 11, 2019, Leiden. 32 Le travail agricole est particuliĂšrement pĂ©nible en raison de la forte dĂ©clivitĂ© du terrain, qui engendre des parcelles Ă©troites dont la surface est impropre Ă  la mĂ©canisation. 33 comme l’atteste le cas de l’anthropologue Yu Xiaogang devenu fervent dĂ©fenseur de l’environnement des ethnies minoritaires au sein de l’ONG Green Watershed, 34 Catalogue de l’exposition, Sous la direction de PagĂ© S., BossĂ© L. et Tinari P., 2016, Bentu des artistes chinois dans la turbulence des mutations, Les expositions, Paris, Fondation Louis Vuitton 35 Dao M., 2016 Retour Ă  la campagne artistes chinois Ă  la Fondation Louis Vuitton»
LesContes de la Brume noire - la Nuit de l'horreur. MGG France. Suivre. il y a 8 ans . Encore un super trailer made in Riot ! Signaler. VidĂ©os Ă  dĂ©couvrir. VidĂ©os Ă  dĂ©couvrir. À suivre. 3:35. Legends of Runeterra - LoR : Les Contes de Runeterra. MGG France. 0:52. Thanatophores - Bande-annonce des Contes de la Faille 2017. MGG France. 1:57. Dishonored - Les Contes de You're Reading a Free Preview Page 8 is not shown in this preview. You're Reading a Free Preview Pages 15 to 20 are not shown in this preview. You're Reading a Free Preview Pages 24 to 40 are not shown in this preview. You're Reading a Free Preview Pages 50 to 103 are not shown in this preview. You're Reading a Free Preview Pages 125 to 130 are not shown in this preview. You're Reading a Free Preview Pages 136 to 143 are not shown in this preview. You're Reading a Free Preview Pages 153 to 156 are not shown in this preview. You're Reading a Free Preview Pages 162 to 193 are not shown in this preview. You're Reading a Free Preview Pages 202 to 207 are not shown in this preview. You're Reading a Free Preview Pages 216 to 219 are not shown in this preview. You're Reading a Free Preview Pages 224 to 235 are not shown in this preview.
OĂčtrouver le panorama des Morisables dans Horizon Forbidden West ? Le panorama des Morisables se trouve au nord du dĂ©sert, bien au nord de Las Vegas. LĂ  aussi, la quĂȘte ira trĂšs vite une fois l’image rĂ©cupĂ©rĂ©e en scannant l’antenne. Il y a deux façons de se rendre au bon endroit, vous pouvez suivre le chemin vers l’est jusqu
Dossier de Presse Eure Tourisme 2013Published on Jan 10, 2013L'Eure une histoire d'eau... L’Eure et l’eau, c’est une belle histoire d’amour
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